Notre-Dame du Saint-Sacrement

Adorer Jésus avec le Coeur de Marie / Union du coeur immaculé de Marie et du Sacré Coeur de Jésus / La puissance de la prière de Marie / l’Eucharistie, continuation de l’Incarnation / Poèmes


« Tous d’un même cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus, et avec ses frères. » (Ac 1, 14)

Marie, donnant l’Eucharistie au monde et ramenant le monde à l’Eucharistie, c’est Notre Dame du Très Saint-Sacrement.

Saint Pierre-Julien Eymard

Nous invoquons Marie sous le titre ‘Notre-Dame du très Saint-Sacrement‘, car Marie est la Mère du Sauveur, qui vit en l’Eucharistie; Marie est la souveraine dispensatrice de ce Sacrement et des grâces qu’il renferme ; Marie, en pratiquant la première les devoirs de la vie eucharistique, nous enseigne, par son exemple, à bien assister à la messe, à bien communier et à visiter souvent et pieusement le Très Saint-Sacrement. Adorez Notre-Seigneur en la société de la sainte Vierge. Je ne dis pas : Demeurez en elle : non, Jésus est là devant vous pour que vous vous adressiez directement à lui ; mais faites-le avec Marie… Ainsi, vous découvrirez l’union si parfaite de ces deux cœurs, celui de Jésus et celui de Marie, perdus en un seul amour et une seule vie.

Saint Pierre-Julien Eymard

« La chair née de Marie, venant de l’Esprit Saint, est le pain descendu du ciel », déclare saint Hilaire de Poitiers, tandis que dans le Sacramentaire « Bergomense » du IXème siècle, nous lisons : « Son sein a fait mûrir un fruit, un pain nous a rempli du don angélique. Marie a rendu au salut ce qu’Ève avait détruit par sa faute ».

Ce corps que la très bienheureuse Vierge a engendré, a nourri dans son sein avec une sollicitude maternelle, ce corps dis-je, celui-là et pas un autre, nous le recevons à présent du saint autel et nous en buvons le sang comme sacrement de notre rédemption. Voilà ce que croit la foi catholique, ce qu’enseigne fidèlement la sainte Église.

Saint Pierre Damien

Marie est la cause originelle, radicale de l’Eucharistie ; notre amour est satisfait ; car en recevant le corps de Jésus, nous recevons la substance de Marie (1) qui en est le premier fondement. Le P. de Machault, aussi savant que pieux, part de ces principes pour nous dire, dans sa foi ardente : que l’Eucharistie est la relique de Marie la plus authentique et la plus précieuse que la terre possède.

Jésus est la fleur qui s’épanouit sur la tige de Jessé : si vous voulez cueillir cette fleur bénie, penchez par vos prières la branche qui la porte, et ne cherchez Jésus-Eucharistie que sur le sein virginal de Marie.

Saint Bonaventure. (cf Marie médiatrice des grâces eucharistiques (2))

ADORER JÉSUS AVEC LE CŒUR DE MARIE

La piété du peuple chrétien a toujours vu un lien profond entre la dévotion à la Sainte Vierge et le culte de l’Eucharistie ; c’est là un fait que l’on peut observer dans la liturgie tant occidentale qu’orientale, dans la tradition des familles religieuses, dans la spiritualité des mouvements contemporains, même ceux des jeunes, et dans la pastorale des sanctuaires marials. Marie conduit les fidèles à l’Eucharistie.

Saint Jean-Paul II, Redemptoris Mater, n° 44.

Où trouve-t-on Jésus sur la terre sinon dans les bras de Marie ? N’est-ce pas elle qui nous a donné l’Eucharistie ! C’est son acquiescement à l’Incarnation du Verbe dans son sein, qui a commencé le grand mystère de réparation envers Dieu et d’union avec nous que Jésus accomplit pendant sa vie mortelle et qu’il continue au Sacrement. Sans Marie, nous n’irions point à Jésus. Car elle le possède en son cœur : il y fait ses délices, et ceux qui veulent connaître ses vertus intimes, son amour secret et privilégié, doivent les chercher dans le cœur de Marie : ceux qui aiment cette bonne Mère trouvent Jésus en son cœur si pur. Il ne faut jamais séparer Marie de Jésus : on ne saurait aller à Lui sans passer par Elle. Je dis même que plus nous aimons l’Eucharistie, plus nous devons aimer Marie : on aime tout ce qu’aime un ami ; or est-il une créature plus aimée de Dieu, une mère plus tendrement affectionnée par son fils, que ne le fut Marie par Jésus.

Saint Pierre-Julien Eymard

Les intérêts de l’Eucharistie réclamaient la présence de Marie ; Jésus ne voulait pas rester seul au Sacrement sans sa Mère ; il ne voulait pas que la première heure de l’adoration eucharistique fut confiée à de pauvres adorateurs qui ne sauraient pas l’adorer d’une manière digne de lui.

Saint Pierre-Julien Eymard

Les apôtres, obligés de voler au salut des âmes, ne pouvaient consacrer assez de temps à l’adoration eucharistique ; malgré leur amour qui les eut attachés au pied du Tabernacle, leur mission d’apôtres les appelait ailleurs ; pour les chrétiens, semblables à des enfants qui sont encore au berceau, il leur fallait une mère qui fit leur éducation, un modèle qu’ils puissent copier, et c’est sa très sainte Mère que Jésus-Christ leur laisse.

Saint Pierre-Julien Eymard

Toute la vie de Marie se résume en ce mot : adoration ; car l’adoration c’est le service parfait de Dieu, et elle embrasse tous les devoirs d’une créature envers son Créateur. C’est Marie qui la première a adoré le Verbe incarné ; il était dans son sein et personne ne le savait sur terre. Oh! que Notre-Seigneur dans le sein de Marie fut bien servi ! Jamais il n’a trouvé un ciboire, un vase d’or plus précieux et plus pur que le sein de Marie ! Cette adoration de Marie le réjouissait plus que celle de tous les anges. « Le Seigneur a placé son tabernacle dans le soleil », dit le Psalmiste ; ce soleil, c’est le cœur de Marie. A Bethléem, Marie adore la première son divin Fils couché dans la crèche. Elle l’adore avec un amour parfait de Vierge Mère, un amour de dilection, selon le mot de l’Esprit-Saint ; après elle, viennent adorer saint Joseph, les bergers, les Mages : c’est Marie qui a ouvert ce sillon de feu qui couvrira le monde.

Saint Pierre-Julien Eymard

La sainte Vierge avait un attrait si puissant à l’Eucharistie, qu’elle ne pouvait s’en séparer ; elle vivait dans le Saint-Sacrement, elle vivait de lui. Elle passait les jours et les nuits aux pieds de son divin Fils ; sans doute elle se prêtait à la piété des apôtres et des fidèles qui voulaient la voir et l’entretenir ; mais son amour pour son Dieu caché transpirait sur son visage et communiquait ses ardeurs à tous ceux qui l’entouraient. Ô Marie, enseignez-nous la vie d’adoration ! Apprenez-nous à trouver comme vous tous les mystères et toutes les grâces en l’Eucharistie; à faire revivre l’Evangile, à le lire dans la vie eucharistique de Jésus. Rappelez-vous, ô Notre-Dame du Très Saint-Sacrement, que vous êtes la mère des adorateurs de l’Eucharistie !

Saint Pierre-Julien Eymard

Jésus nous laisse sa Mère, qui aura la mission de nous prendre par la main, pour nous conduire à son Tabernacle. La sainte Vierge devient donc notre Mère pour l’Eucharistie ; elle est chargée de nous faire trouver notre Pain de vie, de nous le faire apprécier et désirer ; elle reçoit mission de nous former à l’adoration. Il faut que la sainte Vierge vous dise : Venez adorer avec moi. Notre-Seigneur a mis Marie sur notre chemin, pour être le trait d’union entre lui et nous.

Saint Pierre-Julien Eymard

Je veux vous dire : Adorez Notre-Seigneur en la société de la sainte Vierge. Je ne dis pas : Demeurez en elle : non, Jésus est là devant vous pour que vous vous adressiez directement à lui ; mais faites-le avec Marie ; vivez avec elle, vivez chez elle ; puisque Notre-Seigneur vous l’a donnée comme directrice, n’adorez jamais sans elle. Dites-lui : Bonne Mère, accompagnez-moi ; une mère accompagne toujours son enfant ; sans vous je ne saurais rien dire.

Saint Pierre-Julien Eymard

Figurez-vous Marie à genoux au Cénacle ; voyez-la adorant son Fils caché dans l’Eucharistie ; oh ! que ce qu’elle lui disait lui était agréable ! Qu’elle savait bien toucher le cœur de son Fils ! Mettez-vous donc à genoux à côté de Marie ; ne cherchez pas à marcher tout seul ; ne marchez pas devant ; mais tenez-vous à côté de Marie, ne faisant avec elle qu’une même adoration, présentant un même hommage. Ô Jésus, je ne sais pas adorer, moi ; mais je vous offre les paroles, les élans du cœur de votre Mère, qui est la mienne aussi ; je ne sais pas adorer ; mais je vous répéterai son adoration pour les pécheurs, pour la conversion du monde et tous les besoins de l’Église. Et vous réjouirez le cœur de Marie ; elle vous montrera à Jésus, lui disant : Voyez, ô mon Fils, comme je revis en cette âme ; comme je vous adore encore en elle et par elle. Oh ! oui, si quelqu’un doit honorer, aimer et servir Marie, c’est bien celui qui fait profession de vivre pour l’Eucharistie ; il a besoin de Marie pour adorer ; il faut qu’il ne fasse qu’un avec elle dans son adoration. Laissez la sainte Vierge gouverner votre vie ; laissez-la vous mener à Jésus ! Elle ne veut qu’une chose, la gloire de son divin Fils et votre bonheur !

Saint Pierre-Julien Eymard

Le Rosaire lui-même, entendu dans son sens le plus profond, biblique et christocentrique, que j’ai recommandé dans la Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariæ, pourra être une voie particulièrement adaptée à la contemplation eucharistique, réalisée en compagnie de Marie et à son école

Saint Jean-Paul II, ‘Mane Nobiscum Domine’.

Quand nous prions le Rosaire devant le Saint-Sacrement, NOUS AIMONS JÉSUS AVEC LE CŒUR DE MARIE. Quand nous prions le Rosaire devant Jésus au Saint-Sacrement, nous offrons à Jésus la parfaite adoration de Marie. Nous unissons notre amour pour Jésus à la louange et l’amour parfait de Marie. Jésus accepte notre heure d’adoration COMME SI C’ÉTAIT MARIE ELLE-MÊME QUI PRIAIT. Peu importe la faiblesse de notre foi ou la pauvreté de notre amour, Marie nous place dans son cœur et Jésus accepte notre heure comme si elle provenait directement du cœur même de sa Mère. Le cœur immaculé de Marie supplée à ce qui manque à notre propre cœur. (Extrait de ‘Aimer Jésus avec le Cœur de Marie’).


UNION DU COEUR IMMACULÉ DE MARIE ET DU SACRÉ-COEUR DE JÉSUS DANS L’EUCHARISTIE

La Bienheureuse Dina Bélanger raconte :

Notre-Seigneur, Homme-Dieu, me fit voir son Cœur adorable dans l’Hostie sainte. Je ne regardai pas son Visage sacré, mais son Cœur et l’Hostie me captivaient. Les deux, son Cœur et l’Hostie, étaient parfaitement unis, tellement l’un dans l’autre que je ne puis pas expliquer comment il m’était possible de les distinguer l’un de l’autre. De l’Hostie, émanait une immensité de rayons de lumière. De son Cœur, jaillissait une immensité de flammes, lesquelles s’échappaient comme en torrents pressés. La Très Sainte Vierge était là, si près de Notre-Seigneur qu’elle était comme absorbée par lui et, pourtant, je la voyais distinctement de lui. Oh ! qu’elle était pure !

Toutes les lumières de l’Hostie et toutes les flammes du Cœur de Jésus passaient par le Cœur immaculé de la Très Sainte Vierge. Notre-Seigneur me dit : Oui, faites-moi régner à Jésus-Marie. À cette vue, à ces paroles, toujours intérieurement, à genoux, je tombai prosternée, comme anéantie d’amour en présence de mon Dieu, et avec un accent de supplication que je ne connaissais pas, je dis : « ô Cœur Eucharistique de Jésus, je t’en supplie, par Notre-Dame du Cœur Eucharistique, règne dans toutes les âmes comme tu le veux ».

Notre-Seigneur me fit voir ensuite, un peu au-dessous de lui et de sa Mère très pure, toutes les religieuses de Jésus-Marie réunies comme dans une plaine. Les lumières de l’Hostie et les flammes de son Cœur Sacré, passant par le Cœur de la Sainte Vierge, descendaient sur les religieuses de notre Congrégation et, des religieuses, elles rayonnaient sur une multitude incalculable d’âmes qui, de tous côtés, les entouraient à perte de vue et se tenaient tournées vers elles. Notre-Seigneur me dit : Mon cœur déborde de grâces pour les âmes. Amenez-les à mon Cœur Eucharistique.

De plus, la Très Sainte Vierge attirait toutes les âmes vers elle pour les conduire au Cœur eucharistique. Enfin, je vis une multitude innombrable d’anges autour du Cœur eucharistique, une multitude aussi à perte de vue. En leur langage céleste, ils répétaient : Gloire au Roi Immortel des siècles !

4 juin 1928

Marie était tout occupée à l’adorer, à l’honorer dans sa vie eucharistique ; elle passait la plus grande partie des jours et des nuits au pied de ce divin Tabernacle ; là était son Jésus, son Fils et son Dieu ! L’adoration de Marie était profonde, intérieure, intime. C’était le don d’elle-même. Elle s’offrait tout entière au service d’amour du Dieu de l’Eucharistie : car l’amour ne pose ni conditions ni réserves ; il ne pense plus à soi, ne vit plus pour soi ; il est étranger à lui-même, et ne vit que pour le Dieu qu’il aime. Tout en Marie allait vers le Saint-Sacrement comme vers son centre et sa fin. Un courant de grâce et d’amour s’établissait entre le Cœur de Jésus-Hostie et le cœur de Marie adoratrice : c’étaient deux flammes qui se perdaient en une seule ; Dieu fut alors parfaitement adoré par sa créature !

Saint Pierre-Julien Eymard, Divine Eucharistie, Jour 20

Si Marie fut, en toute sa vie et en toutes ses actions, la parfaite copie de son Fils, son adoration se modela sur celle de Jésus, et Dieu fut bien glorifié de ce sacrifice d’agréable odeur qui montait vers lui du Cénacle, où Jésus-Eucharistie et Marie l’adoraient d’une seule et même âme !

Le Triomphe du Cœur Immaculé de Marie sera le Règne Eucharistique de Jésus par l’adoration perpétuelle partout dans le monde…


PUISSANCE DE LA PRIÈRE DE MARIE

Marie se dévouait tout entière à la gloire eucharistique de Jésus. Elle savait que le désir du Père céleste était de voir l’Eucharistie connue, aimée et servie par tous ; que le besoin du Cœur de Jésus était de communiquer aux hommes tous ses dons de grâce et de gloire ; que le Saint-Esprit avait pour mission d’étendre et de perfectionner dans les cœurs le règne de Jésus-Christ ; que l’Église n’avait été fondée que pour donner Jésus au monde ; tous les désirs de Marie étaient donc de le faire connaître en son Sacrement ; son amour si grand pour Jésus avait besoin de se dilater, de se dévouer, afin de se soulager, pour ainsi dire, de l’impuissance où elle se sentait à le glorifier en elle-même autant qu’elle l’eut voulu.

Saint Pierre-Julien Eymard

Depuis le Calvaire, les hommes étaient ses enfants, elle les aimait avec la tendresse d’une mère et voulait leur souverain bien autant que le sien propre : voilà pourquoi elle brûlait de faire connaître à tous Jésus au Saint-Sacrement, d’embraser les cœurs de son amour, de les voir tous liés et enchaînés à son aimable service.

Saint Pierre-Julien Eymard

Pour obtenir cette grâce, Marie faisait une mission perpétuelle de pénitence et de prière au pied de la très adorable Eucharistie ; elle y traitait du salut du monde : dans son zèle immense, elle embrassait les besoins des fidèles de tous les lieux et de tous les temps à venir, qui devaient hériter de la Sainte Eucharistie et la servir. Mais la mission la plus chère à son âme était de prier continuellement pour le succès des prédications et des travaux des apôtres et de tous les membres du sacerdoce de Jésus-Christ. Aussi ne faut-il pas s’étonner que ces ouvriers apostoliques convertissent si facilement des royaumes entiers ; Marie se tenait au pied du trône de la miséricorde, suppliant pour eux la bonté du Sauveur. Sa prière convertissait les âmes, et, comme toute conversion est le fruit de la prière, et que la prière de Marie ne pouvait éprouver de refus, les apôtres avaient en cette Mère de bonté leur meilleur auxiliaire: « Bienheureux celui pour qui prie Marie.

Saint Pierre-Julien Eymard

Les adorateurs partagent la vie et la mission de prière de Marie au pied du Très Saint-Sacrement : c’est la plus belle de toutes les missions. C’est la plus sainte aussi, car elle est l’exercice de toutes les vertus. C’est la plus nécessaire à l’Eglise, qui a encore plus besoin d’âmes de prière que de prédicateurs, d’hommes de pénitence que d’hommes d’éloquence. Aujourd’hui plus que jamais, il faut des hommes qui désarment, par leur immolation propre, la colère de Dieu irrité contre les crimes toujours croissants des nations : il faut des âmes qui par leurs instances ouvrent les trésors de la grâce qu’a fermés l’indifférence générale; il faut des adorateurs véritables, c’est-à-dire des hommes de feu et de sacrifice. Quand ils seront nombreux autour de leur divin Chef, Dieu sera glorifié, Jésus aimé ; les sociétés redeviendront chrétiennes, conquises à Jésus-Christ par l’apostolat de la prière eucharistique.

Saint Pierre-Julien Eymard, Jour 24.

Marie est le modèle, la patronne de l’adoration nocturne. Adorateurs de la nuit, qui venez consoler le divin Sauveur des crimes qui se commettent à ces heures où le démon est plus maître encore, unissez-vous dans vos pieuses veilles à Marie, passant les nuits à genoux devant le Tabernacle auguste du Cénacle !

Saint Pierre-Julien Eymard

Marie est l’étoile de la nouvelle évangélisation. Comme une étoile brillante, elle guide nos pas vers le Seigneur. Marie est la mère foi. Elle a cru que le petit enfant dans ses bras était le Seigneur de tout l’univers. Maintenant elle aide le monde entier à croire que la petite Hostie blanche que le prêtre élève à la messe est l’Agneau de Dieu.

Quand l’Ange a annoncé à Marie qu’elle deviendrait la Mère de Jésus, elle a demandé : ‘Comment est-ce possible, puisque je ne connais pas d’homme ?’ (Lc 1, 34) ‘Comment est-ce possible ?’ voilà la question que certains se posent au sujet de la présence réelle de Jésus au Saint-Sacrement. La réponse que l’Ange a donné à Marie au sujet de l’Incarnation est la même pour la transsubstantiation. L’Ange a dit : ‘le Saint-Esprit descendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre.’ (Lc 1, 35) ‘La Vierge concevra un fils.’ (Mt 1, 23) ‘Car rien n’est impossible à Dieu.’ (Lc 1, 37) Ce qui est arrivé à Marie quand le Verbe prit chair, arrive de même à la messe quand le Christ vient sur l’autel. Comme le Saint-Esprit est venu sur Marie et le Verbe a pris chair, le même Esprit descend sur les offrandes du pain et du vin à la consécration pour les changer en Corps et en Sang du Christ, ‘car rien n’est impossible à Dieu’ (Lc 1, 37).

En vertu de la puissance du Saint-Esprit, ‘rien n’est impossible à Dieu’. Ceci explique le mystère de la naissance du Christ ainsi que le mystère de sa présence réelle au Saint-Sacrement. Quand Marie a dit à l’Ange ‘Je suis la servante du Seigneur’ (Lc 1, 38), elle reçut la mission d’apporter la présence du Christ au monde et le monde à la présence du Christ au Saint-Sacrement.

En tant que prière, la vraie nature du Rosaire nous aide à rester en présence du Christ, à mieux le connaître, à intérioriser son enseignement et à vivre ses mystères. Le Rosaire est la contemplation du Christ dans ses mystères, en profonde union avec la Sainte Vierge Marie. En l’attente de la Pentecôte, Marie et les apôtres ‘étaient assidus à la prière’ (Ac 1, 14). Aujourd’hui, Marie rassemble l’Eglise autour de son Fils en adoration perpétuelle pour préparer le monde à une seconde et nouvelle Pentecôte.


L’EUCHARISTIE EST LA CONTINUATION DE L’INCARNATION (Léon XIII)

Tous les mystères de la vie de Marie revivent au Cénacle. Si vous méditez sur la naissance de son Fils à Bethléem, complétez l’Evangile et voyez la naissance eucharistique de ce même Fils sur l’autel. La fuite en Egypte ? Ne voyez-vous pas que Notre-Seigneur est encore au milieu des étrangers, dans ces villes et dans ces campagnes où l’on ferme les églises et où personne ne va le voir ? Et sa vie cachée de Nazareth ! Ne le voyez-vous pas encore plus caché ici ? Complétez par l’Eucharistie tous les mystères et méditez la part qu’y prend Marie. L’essentiel est de chercher à pratiquer une des vertus de la sainte Vierge ; prenez tout de suite parmi les plus basses, les plus petites ; vous les connaissez, vous monterez ensuite et peu à peu jusqu’à ses vertus intérieures, jusqu’à son amour.


Poèmes

Pourquoi je t’aime, ô Marie

O Mère bien-aimée, malgré ma petitesse
Comme toi je possède en moi Le Tout-Puissant
Mais je ne tremble pas en voyant ma faiblesse :

Le trésor de la mère appartient à l’enfant
Et je suis ton enfant, ô ma Mère chérie
Tes vertus, ton amour, ne sont-ils pas à moi ?

Aussi lorsqu’en mon cœur descend la blanche Hostie
Jésus, ton Doux Agneau, croit reposer en toi !…

(Sainte Thérèse de Lisieux, Poésie PN 54, strophe 5, Mai 1897)


Prête moi ton cœur

En ton cœur pur, Marie, Ô Vierge unique, 
Je viens puiser le plus parfait amour,
Pour réjouir le Cœur Eucharistique, 
Ah ! Prête-moi tes ardeurs, sans retour.

En ta sainte âme, Ô fournaise mystique, 
Je viens puiser l’amour adorateur, 
Pour rendre hommage au Cœur Eucharistique, 
Vierge d’amour, ah ! Prête-moi ton Cœur.

Notre-Dame, abîme séraphique, 
Je viens puiser l’amour réparateur, 
Pour consoler le Cœur Eucharistique, 
Mère d’amour, ah ! Prête-moi ton Cœur.

Auprès de toi, Souveraine angélique, 
Je viens puiser l’amour imitateur, 
Pour copier le Cœur Eucharistique, 
Reine d’amour, ah ! Prête-moi ton Cœur !

(Bienheureuse Dina Bélanger)



(1) C’est la SUBSTANCE DE MARIE qui a fourni au Verbe les éléments dont son humanité sainte a été formée par le Saint-Esprit ; durant les neuf mois que le Verbe incarné est demeuré dans son sein, Marie l’a nourri de sa substance ; après sa naissance, elle lui a donné son lait virginal tant que ses organes, trop faibles, n’ont pu supporter une nourriture plus solide ; c’est-à-dire que jusqu’à l’âge où il fut sevré, le corps de Jésus-Christ ne fut nourri, augmenté que de la substance de sa Mère. A ce moment, Marie cessa d’être la seule cause de ses accroissements, que Jésus reçut, comme tout le monde, des aliments dont il se nourrit ; mais, dans son développement final, Jésus n’a pas perdu entièrement les premiers éléments de son corps ; ils existaient en lui, développés, accrus, mais réellement conservés lorsqu’il institua le Sacrement de l’Eucharistie : et comme il renferma sous les espèces sacrées son humanité sainte telle qu’elle était à ce moment, nous possédons dans le Sacrement le corps de Jésus composé originairement de la seule substance de Marie, laquelle, changée d’abord en son sang, en sa chair et en ses os, a été transsubstantiée, par les paroles de la consécration, en l’Hostie sainte que nous recevons. Et il est vrai de dire que chaque jour à la Messe, Jésus nous donne la substance de Marie, convertie en sa propre chair et en sa propre substance.

« La chair de Jésus est toujours la chair de Marie ; et bien qu’elle ait été glorifiée par la résurrection et exaltée par l’ascension du Sauveur au-dessus des esprits célestes, cette chair demeure cependant toujours la même chair qui fut prise en Marie » (auteur inconnu)

(2) MARIE MÉDIATRICE DES GRÂCES EUCHARISTIQUES

Toutes les grâces créées que renferme le Sacrement de l’Eucharistie sont au pouvoir de Marie ; mais c’est peu. Il y a dans l’Hostie sainte l’auteur même de la grâce, Jésus, le Dieu infini et immortel. Marie a sur Jésus en l’Eucharistie un pouvoir souverain, un pouvoir de mère! Elle donne, elle dispense aussi la grâce incréée, et c’est ce qui la constitue la Maîtresse, la Dame du Saint-Sacrement ! Marie est la trésorière de Jésus-Christ ; c’est lui-même qu’elle possède, lui-même qu’elle donne.

P. Bernardin de Paris : « C’est sans témérité que nous disons qu’entre tous les fidèles, Marie était présente à la pensée de Jésus-Christ, alors qu’il instituait le sacrement de l’Eucharistie. Il était heureux de rendre à sa Mère, par l’usage de ce Sacrement, le corps qu’il avait reçu d’elle ; Marie était le principal objet auquel se rapportait ce grand miracle de son amour ». Aussi Suarez affirme que la première cause de l’institution de l’Eucharistie, c’est Marie, Mère de Jésus. Voilà pourquoi saint Grégoire de Nysse appelle l’Eucharistie le Mystère de la Vierge, Marie étant le sujet principal pour lequel la puissance divine a fait de si grandes choses en ce mystère.

C’est Marie qui formera à Jésus-Eucharistie sa cour d’honneur ; c’est elle qui lui formera des serviteurs. Si vous êtes entrés au Cénacle, si vous avez le bonheur de connaître, d’aimer et de servir le Très Saint-Sacrement, c’est à Marie que vous le devez ; c’est elle qui vous a demandés au Père céleste pour la garde d’amour du Dieu de l’Eucharistie ; c’est elle qui vous a conduits comme par la main au pied du trône eucharistique. Oh ! remerciez-la bien cette bonne Mère! Vous lui devez toutes les grâces de votre vie, et la plus grande de toutes, celle d’aimer et de servir, en lui consacrant votre vie tout entière, le Roi des rois sur son trône d’amour !

Saint Pierre-Julien Eymard