Contemporains du XX siècle (Philosophes, théologiens, autres…)

Marthe Robin (1902-1981)

Née le 13 mars 1902 à Châteauneuf de Galaure (Drôme) morte dans la même ville le 6 Février 1981 est une mystique catholique française fondatrice des Foyers de Charité, connue pour des phénomènes tels que des visions, stigmates et l’inédie (abstention de nourriture et boisson pendant plus de 50 ans) que lui attribuent divers témoins de son époque. La Congrégation pour les cause des saints a reconnu l’ «héroïcité des vertus» de Marthe Robin le 7 novembre 2014.

Jésus est pour moi le Livre des livres dans lequel il m’est permis de lire sans relâche. C’est par ce livre que le Seigneur m’a appris tout ce que je sais et que je dois faire. Du saint tabernacle d’où il me parle, il m’a rassasiée.

André Frossard (1915-1995)

Fils de Louis-Oscar Frossard, l’un des fondateurs historiques du Parti communiste français, qui fut à 31 ans le premier secrétaire général du PCF, puis ministre dans les gouvernements du Front populaire, André Frossard a été élevé dans l’athéisme parfait, « celui où la question de l’existence de Dieu ne se pose même plus ». Converti au catholicisme, le 8 juillet 1935, dans la chapelle des religieuses de l’Adoration, rue d’Ulm, cela le conduira à publier le célèbre livre : « Dieu existe, je l’ai rencontré »

En visitant fortuitement une église, il vit ” au dessus du maître autel, un vaste appareil de plantes, de candélabres et d’ornements qui était dominé par une grande croix de métal ouvragé, portant en son centre un disque d’une blanc mat. Je n’avais jamais vu d’ostensoir habité ni même, je crois, d’Hostie et j’ignore que je suis en face du Saint-Sacrement. La signification de tout cela m’échappe. Mais c’est alors que commence l’avalanche à rebours. Je ne dis pas que le ciel s’ouvre ; il ne s’ouvre pas, il s’élance, il s’élève soudain, fulguration silencieuse. Evidence de Dieu… Irruption déferlante de lumière, joie du naufragé. Tout est dominé par la présence de Celui dont je ne pourrais plus jamais écrire le nom sans que me vienne la crainte de blesser sa tendresse, devant qui j’ai le bonheur d’être en enfant pardonné : je suis catholique.

Père Léoni (1940)

Quoique je me trouvasse dans un camp de concentration, je me vouais cependant (en secret, il va sans dire) à mon ministère sacerdotal. Un catholique hongrois me fabriqua un calice, avec un cylindre en aluminium, si petit que je pouvais le dissimuler dans ma main fermée. Avec un autre morceau d’aluminium, il fit une patène dont le diamètre mesurait 5 à 6 cm. D’un morceau d’étoffe, il confectionna un purificatoire et du linge d’autel, le tout en miniature. Lorsque tout reposait, je me levais doucement, préparais l’autel sur une caisse et célébrais la messe. Quelques miettes de pain et quelques gouttes de vin servaient à la consécration. Le plus difficile était d’obtenir du vin; mais Dieu me vint en aide. Souvent, je me le procurais moi-même, en laissant fermenter quelques rares gouttes, tirées de jus de raisin sec; un camarade m’avait aidé, en échange de quelques assiettes de “soupe de la Volga” (soupe à l’eau) ! Je conservais ce précieux vin dans une bouteille de parfum, pas plus grande qu’une boîte d’allumettes. Son contenu me suffisait pour célébrer la messe pendant plusieurs mois. Je l’ai emportée avec moi comme souvenir bien cher, ainsi que les autres modestes objets de culte.

 ( … ) Souvent, d’autres détenus se levaient avec moi, m’entourant à genoux en suivant le Sacrifice. C’est ainsi qu’ils puisaient des forces pour supporter la faim et les souffrances qui les attendaient le lendemain. On nous défendait d’apporter les secours de la religion. Cependant, bien des détenus me demandaient d’entendre leur confession. ( … ) J’appris plus tard que j’avais été dénoncé à la Direction, et on me gratifia d’une condamnation à vingt ans de travaux forcés. Alors, je fus transféré au camp de Workuta, qui se trouve au-delà du Cercle polaire asiatique. Il y régnait un froid de 50 degrés au-dessous de zéro. En hiver, le soleil ne se lève plus durant un mois. Ce furent huit hivers que je passai à Workuta. Mais Dieu m’assistait: jamais il ne permit que le vin manquât pour le Sacrifice de la messe. Que pouvais-je demander de plus!

Armand ZAVATIA, 12 ans dans le paradis soviétique, éd. Saint-Paul, Fribourg, 1959

P. Teilhard de Chardin (1881-1955)

Le Père Teilhard de Chardin voit comme une sorte d’extension de l’Hostie dans l’univers lorsque le pain est changé (transubstancié) en Corps du Christ. Cette extension est tout entière sous le rayonnement de l’Hostie consacrée, sous l’influence de l’Hostie.

La messe sur le monde

Cardinal Jean Daniélou, théologien.

Elu à l’Académie française le 7 novembre 1972, au fauteuil de Mgr Tisserant. Toute sa vie, c’est un porteur intrépide de l’Évangile, un apôtre vibrionnant, d’une fougue à nulle autre pareille, un véritable halluciné de la parole du Christ. Il est de plus perpétuellement bouleversé par l’image de Marie-Madeleine. Il déclare en 69 : « La sexualité est un don de Dieu. La rencontre d’un homme et d’une femme est le grand acte de l’univers… »

Alors je vis le ciel ouvert; et voici un cheval blanc : Celui qui le monte s’appelle “Fidèle” et “Vrai”. II juge et fait la guerre avec justice. Ses yeux? Une flamme ardente, sur sa tête, plusieurs diadèmes : inscrit sur Lui, un nom qu’il est seul à connaître; le manteau qui L’enveloppe est trempé de sang; et son nom ? le Verbe de Dieu. Les armées du ciel Le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de lin d’une blancheur parfaite De sa bouche sort une épée acérée pour en frapper les païens ; c’est Lui qui les mènera avec un sceptre de fer ; c’est Lui qui foule dans la cuve le vin de l’ardente colère de Dieu, le Maître-de-tout. Un nom est inscrit sur son manteau et sur sa cuisse : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. » Ce cheval blanc est la petite Hostie. C’est elle qui doit parcourir la terre portant le Christ à l’adoration des peuples avant qu’il ne vienne dans sa gloire (Ap 19, 11-16).

Le mystère du salut des nations, Ed. du Seuil, Paris, 1946, p. 104.

Peter Kreeft (philosophe américain)

Né en 1937, Peter Kreeft est un philosophe américain, professeur au Boston College et The King’s College. Auteur des nombreux livres sur le christianisme. Il a formulé avec Ronald K. Tacelli Vingt arguments pour l’existence du Dieu. Il est un catholique inspiré par saint Thomas d’Aquin.

Le rétablissement de l’adoration du Saint-Sacrement guérira notre Église et donc notre pays et donc notre monde. C’est un des mensonges les plus destructifs de Satan de dire que rester assis dans une Église en adorant le Christ est inutile, superflu et nous éloigne de nos besoins vitaux et nos devoirs contemporains. L’adoration touche chaque personne et chaque chose car elle touche le Créateur, qui touche toutes choses et toutes personnes au monde, de l’intérieur, de son centre même. Lorsque nous adorons, nous plongeons dans l’oeil du cyclone, le point immobile autour duquel le monde tourne. Nous unissons à un dynamisme et une puissance infinis. La puissance de construction de l’adoration est plus grande que la puissance de destruction de la bombe atomique.

Raniero Cantalamessa (théologien)

Le père Raniero Cantalamessa, capucin, est docteur en théologie et en lettres classiques. Il a été Professeur d’Histoire des origines chrétiennes à l’Université Catholique de Milan et membre de la Commission Théologique Internationale. Depuis plusieurs années, il se consacre à la prédication dans différents pays du monde, avec une sensibilité oecuménique particulière. Depuis 1980 il est Prédicateur de la Maison Pontificale.

Nous sommes en train de redécouvrir que le Corps mystique de Christ, l’Eglise, ne peut naître et se développer autrement qu’autour de son Corps réel : l’Eucharistie.

L’Eucharistie notre sanctification, Le Centurion, Paris, 1989, p 86.

J.R.R. Tolkien

Né à Bloemfontein (Afrique du Sud), le 03/01/1892, décédé à Bournemouth, le 02/09/1973, John Ronald Reuel Tolkien, est un écrivain, poète, philologue et professeur d’université anglais. Il est principalement connu en tant qu’auteur des romans “Bilbo le Hobbit” et “Le Seigneur des anneaux”. A travers des histoires imaginaires, il exprime les grandes vérités de la foi catholique.

Des ténèbres de ma vie, si éprouvée, je place devant toi la seule chose qui soit magnifique, la seule chose que l’on puisse adorer sur la terre: le Saint-Sacrement. C’est ici que tu trouveras l’aventure, l’amour, la gloire, l’honneur, la fidélité et le véritable chemin pour vivre toutes tes amours sur cette terre, et tu y trouveras bien plus encore…

Extrait d’une lettre à son fils

Parole attribuée à Gandhi

Quand tant d’êtres humains meurent de faim, Dieu pourrait-il se faire autre chose que du pain ?

Pascal Pingault

Fondateur de la communauté du Pain de vie, anarchiste “soixante-huitard”, convertit en se prosternant devant la Sainte Hostie, cherchait un lieu pour accueillir les pauvres de notre société. Un jour, pendant l’adoration, il fut bouleversé par le passage de l’évangile de Jean, où Marie Madeleine oint les pieds du Christ avec un parfum précieux : “des pauvres, vous en aurez toujours, mais moi vous ne m’aurez pas toujours” (Jn 12, 8). J’ai compris que c’était une prophétie pour l’Église persécutée, et pour la nôtre, lorsque sa présence eucharistique nous serait enlevée… Le Seigneur veut sans doute qu’on commence à l’adorer jour et nuit, Lui d’abord. Des pauvres vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.

Je comprenais l’urgence qu’il y avait à adorer Jésus dans le mystère de la Rencontre. C’était à force d’expérimenter sa présence dans l’Eucharistie que nous pourrions Le découvrir, L’adorer aussi dans nos frères les hommes, dans les pauvres surtout. C’est à force d’avoir vécu de l’Eucharistie et en sa Présence que nous pourrions affronter ces temps d’intense pauvreté que seront les derniers temps, avec les angoisses et les blasphèmes des hommes, avec leurs peurs, leurs énormes péchés et leur refus de Dieu. C’est à force d’avoir contemplé jour et nuit son Corps exposé que nos yeux en seraient brûlés de lumière et que les hommes qui le cherchent en serait éblouis et croiraient. Oui, il était temps maintenant de remplir cette mission que le Seigneur nous avait assignée et de commencer à ou prosterner jour et nuit devant Lui. Je découvris en même temps que le plus pauvre, c’était Lui et qu’il désirait que nous prenions beaucoup de temps auprès de Lui avant de nous laisser entreprendre quelque apostolat que ce soit, et surtout auprès des pauvres. Depuis cette instant la communauté commença l’adoration perpétuelle et obtint une maison pour accueillir les pauvres. Dieu avait remis de l’ordre dans les priorités : “Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit : voilà le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Mt 22, 38-39).

Fioretti du Pain de Vie, Le Sarment-Fayard, 1986, p79-80