Qu’est ce que l’Eucharistie ?

L’Eucharistie est le don que Jésus-Christ nous fait de son Corps, de son Sang, de son Âme et de sa Divinité sous les apparences du pain et du vin. Il voile sa gloire infinie, sa beauté et sa majesté au Saint-Sacrement parce qu’il veut que nous venions à lui dans la foi et que nous l’aimions pour lui-même. L’Eucharistie est réellement “le mystère qui résume toutes les merveilles accomplies par Dieu pour notre salut” (cf. Saint Thomas d’Aquin).

Sacrement de l’amour, la sainte Eucharistie est le don que Jésus Christ fait de lui-même, nous révélant l’amour infini de Dieu pour tout homme. Dans cet admirable Sacrement se manifeste l’amour « le plus grand », celui qui pousse « à donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). En effet, Jésus « les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1). Par cette expression, l’Évangéliste introduit le geste d’humilité infinie accompli par Jésus: avant de mourir pour nous sur la croix, se nouant un linge à la ceinture, il lave les pieds de ses disciples. De la même manière, dans le Sacrement de l’Eucharistie, Jésus continue de nous aimer « jusqu’au bout », jusqu’au don de son corps et de son sang. Quel émerveillement dut saisir le cœur des disciples face aux gestes et aux paroles du Seigneur au cours de la Cène! Quelle merveille doit susciter aussi dans notre cœur le Mystère eucharistique !

Benoît XVI, Sacramentum Caritatis, n°1

Les trois dimensions de l’Eucharistie:

Le mystère eucharistique – sacrifice, banquet, présence – n’admet ni réduction ni manipulation; il doit être vécu dans son intégrité, que ce soit dans l’acte de la célébration ou dans l’intime échange avec Jésus que l’on vient de recevoir dans la communion, ou encore dans le temps de prière et d’adoration eucharistique en dehors de la Messe… Le trésor eucharistique que le Seigneur a mis à notre disposition nous pousse vers l’objectif du partage plénier de ce trésor avec tous les frères auxquels nous unit le même Baptême. Toutefois, pour ne pas gaspiller un tel trésor, il faut respecter les exigences liées au fait qu’il est le Sacrement de la communion dans la foi et dans la succession apostolique.

Saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia, n°61

En vous donnant ma présence dans le Tabernacle jusqu’à la fin des siècles, je vous fais un don infini… mais je vous en fais deux autres infinis aussi. Je me donne à vous en second lieu, pour être votre nourriture, et en troisième lieu, pour être offert pour vous en sacrifice à mon Père.

Saint Charles de Foucauld, pendant une retraite…

Les différents modes de présence du Christ ressuscité à son Église :

Depuis son ascension, le Christ glorieux est assis à la droite du Père. Il se rend désormais présent à son Eglise par la puissance de son Esprit sous différents modes:

  1. Dans la communauté qui prie: “Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux” (Mt 25, 40).
  2. Dans le prochain que je sers: “Tout ce que vous ferez à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait” (Mt 18, 6).
  3. Dans l’âme du baptisé : “Vous êtes un temple de Dieu, l’Esprit de Dieu habite en vous” (1 Co 3, 16). “Le Christ habite en vos cœurs par la foi” (Eph 3, 17).
  4. Dans la Parole de Dieu méditée. Jésus est le Verbe de Dieu incarné.
  5. Dans l’Église qui enseigne et gouverne: “Qui vous écoute, m’écoute, celui qui vous rejette me rejette” (Lc 10, 16).
  6. Dans l’Église qui célèbre le Sacrifice de la messe et les sacrements : “Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus”. (Jn 20, 23). Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit…
  7. Dans la sainte Eucharistie : “JE SUIS LE PAIN VIVANT DESCENDU DU CIEL” (Jn 6, 51).

Extrait de l’encyclique “Mysterium Fidei” de Paul VI:

Bien divers sont, nous le savons tous, les modes de présence du Christ à son Église. Il est utile de reprendre un peu plus largement cette vérité si belle que la Constitution sur la Sainte Liturgie a brièvement exposée. Le Christ est présent à son Église qui prie, étant Lui-même Celui qui “prie pour nous, qui prie en nous et qui est prié par nous : il prie pour nous comme notre Prêtre ; il prie en nous comme notre Chef ; il est prié par nous comme notre Dieu ” ; c’est lui-même qui a promis : “ Là où se trouveront réunis en mon nom deux ou trois, je m’y trouverai au milieu d’eux ”.

II est présent à son Église qui accomplit les œuvres de miséricorde, non seulement parce que, quand nous faisons un peu de bien à l’un de ses frères les plus humbles nous le faisons au Christ lui-même, mais aussi parce que c’est le Christ lui-même qui opère ces actions par le moyen de son Église, venant toujours au secours des hommes avec sa charité divine. Il est présent à l’Église qui dans son pèlerinage terrestre aspire au port de la vie éternelle, puisqu’Il habite en nos cœurs par la foi et qu’Il y répand la charité par l’action de l’Esprit Saint que lui-même nous a donné.

D’une autre façon, non moins véritable, Il est présent à son Église qui prêche, puisque l’Évangile qu’elle annonce est Parole de Dieu et que cette Parole est proclamée au nom et par l’autorité du Christ, Verbe de Dieu incarné, et avec son assistance, afin qu’il y ait “ un seul troupeau se confiant à un unique berger ”.

Il est présent à l’Église qui dirige et gouverne le Peuple de Dieu, puisque le pouvoir sacré découle du Christ, et que le Christ, “ Pasteur des Pasteurs ” assiste les Pasteurs qui exercent ce pouvoir, selon la promesse faite aux Apôtres.

De plus, et d’une manière plus sublime encore, le Christ est présent à son Église qui en son nom célèbre le Sacrifice de la Messe et administre les Sacrements. À propos de la présence du Christ dans l’offrande du Sacrifice de la Messe, laissez-Nous citer ce que saint Jean Chrysostome, transporté d’admiration, dit avec justesse et éloquence: “ Je veux ajouter une chose vraiment étonnante, mais ne soyez point surpris ni troublés. Qu’est-ce donc ? L’offrande est la même, qui que ce soit qui la présente, ou Paul ou Pierre; cette même offrande que le Christ confia aux disciples et que maintenant les prêtres accomplissent: celle-ci n’est pas inférieure à celle-là, parce qu’elle ne tient pas sa sainteté des hommes mais de Celui qui la fit sainte. Comme les paroles dites par Dieu sont celles-là même qu’à présent le prêtre prononce, ainsi l’oblation est la même ”.

Personne non plus n’ignore que les Sacrements sont action du Christ qui les administre par le moyen des hommes. Pour cette raison ils sont saints d’eux-mêmes, et par la vertu du Christ ils confèrent la grâce à l’âme en atteignant le corps.

On reste émerveillé devant ces divers modes de présence du Christ et on y trouve à contempler le mystère même de l’Église. Pourtant bien autre est le mode, vraiment sublime, selon lequel le Christ est présent á l’Église dans le Sacrement de l’Eucharistie. C’est pourquoi celui-ci est parmi tous les Sacrements “ le plus doux pour la dévotion, le plus beau pour l’intelligence, le plus saint pour ce qu’il renferme ” ; oui, il renferme le Christ lui-même et il est “ comme la perfection de la vie spirituelle et la fin à laquelle tendent tous les Sacrements ”. Cette présence, on la nomme “ réelle ”, non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas “ réelles ” mais par excellence ou “ antonomase ”, parce qu’elle est substantielle, et que par elle le Christ, Homme-Dieu, se rend présent tout entier.

Paul VI, Mysterium Fidei, 1968