Charles Joseph (Karol) Wojtyła naquit en 1920, à Wadowice (Pologne). Après son ordination sacerdotale, il fut nommé évêque auxiliaire de Cracovie, puis archevêque. Il participa au concile Vatican II. Elu pape le 16 octobre 1978 sous le nom de Jean-Paul II, il fit preuve d’une sollicitude apostolique extraordinaire, en particulier à l’égard des familles, des jeunes et des malades, qui le conduisit à accomplir d’innombrables visites pastorales dans le monde entier. Il mourut à Rome, le 2 avril 2005, à la veille du deuxième dimanche de Pâques ou de la divine miséricorde et fut canonisé en 2014.
- L’Eucharistie est la source de la vie et de la sainteté, le signe efficace de la grâce et de la réconciliation avec Dieu, le gage de la vie éternelle.
- L’Eucharistie constitue toujours de nouveau cette communauté et cette unité.
- L’engagement essentiel, et par-dessus tout la grâce visible et jaillissante de la force surnaturelle de l’Eglise comme peuple de Dieu, consiste à persévérer et à progresser dans la vie eucharistique, dans la piété eucharistique, à se développer spirituellement dans le climat de l’Eucharistie.
- Ce sacrement est en même temps sacrement et sacrifice, sacrement et communion, sacrement et présence.
- Tous dans l’Eglise, mais surtout les évêques et les prêtres, doivent veiller à ce que ce sacrement d’amour soit au centre de la vie du peuple de Dieu pour qu’on agisse, à travers toutes les manifestations du culte qui lui est dû, de manière à rendre au Christ “ amour pour amour ”, et qu’il devienne vraiment “ la vie de nos âmes. ”
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- Ce culte (eucharistique) est dirigée vers Dieu le Père, par Jésus-Christ, dans l’Esprit Saint.
- Un tel culte qui s’adresse par conséquent à la Trinité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, accompagne et pénètre avant tout la célébration de la liturgie eucharistique. Mais il doit aussi remplir nos sanctuaires même hors des heures de messe. Puisque le mystère eucharistique a été institué par amour et qu’il nous rend le Christ sacramentellement présent, il est digne en vérité d’action de grâces et de culte. Ce culte doit apparaître dans chacune de nos rencontre avec le Saint-Sacrement, quand nous visitons nos églises, ou quand les saintes espèces sont portées et administrées aux malades. L’adoration du Christ dans ce sacrement d’amour doit trouver ensuite son expression en diverses formes de dévotion eucharistique : prière personnelle devant le Saint-Sacrement, heures d’adoration, expositions brèves, prolongées, annuelles (quarante heures), bénédictions eucharistiques, processions eucharistiques, congrès eucharistiques.
- Le culte eucharistique constitue l’âme de toute la vie chrétienne. Si en effet, la vie chrétienne s’exprime dans l’accomplissement du plus grand commandement, c’est à dire dans l’amour de Dieu et du prochain, cet amour trouve sa source précisément dans le Saint-Sacrement, qui est appelé communément Sacrement de l’Amour.
- L’animation et l’approfondissement du culte eucharistique sont une preuve du renouveau authentique que le Concile s’est fixé comme but, et ils en sont le point central. Et cela, vénérés et chers Frères, mérite que nous y réfléchissions spécialement. L’Eglise et le monde ont un grand besoin de culte eucharistique. Jésus nous attend dans ce sacrement d’amour. Ne mesurons pas notre temps pour aller le rencontrer dans l’adoration, dans la contemplation pleine de foi et prête à réparer les grandes fautes et les grands délits du monde. Que notre adoration ne cesse jamais.
- Il nous faut veiller toujours et par-dessus tout à cette signification et à cette dimension de la rencontre sacramentelle et de l’intimité avec le Christ.
- Ce n’est pas seulement la pénitence qui conduit à l’Eucharistie, mais c’est aussi l’Eucharistie qui mène à la pénitence.
- Eucharistie et charité : Le culte eucharistique est donc justement une expression de cet amour, qui est la caractéristique authentique et la plus profonde de la vocation chrétienne. Ce culte jaillit de l'amour et sert à l'amour, auquel nous sommes tous appelés en Jésus-Christ. La perfection de l'image de Dieu que nous portons en nous, image qui correspond à celle que le Christ nous a révélée, est un fruit vivant de ce culte. En devenant ainsi des adorateurs du Père “ en esprit et en vérité ”, nous croissons dans une union toujours plus parfaite avec le Christ, nous Lui sommes toujours plus unis et - s'il est permis de s'exprimer ainsi - nous sommes toujours plus solidaires de Lui.
- Eucharistie et prochain : Le sens authentique de l'Eucharistie devient, de soi, une école d'amour effectif envers le prochain. Nous savons que tel est l'ordre véritable et intégral de l'amour que le Seigneur nous a enseigné : “ A ceci, tous vous reconnaîtront pour mes disciples, à cet amour que vous aurez les uns pour les autres. ” L'Eucharistie nous éduque plus profondément à cet amour. Elle nous montre en effet la valeur aux yeux de Dieu de tout être humain, notre frère et notre soeur, si le Christ s'offre lui-même pareillement à chacun, sous les espèces du pain et du vin. Si notre culte eucharistique est authentique, il doit faire croître en nous la conscience de la dignité de tout homme. La conscience de cette dignité devient le motif le plus profond de notre rapport avec le prochain. Nous devons aussi devenir particulièrement sensibles à toutes les souffrances et à toutes les misères humaines, à toutes les injustices et à tous les torts, en cherchant le moyen d'y remédier de manière efficace. Nous apprenons à découvrir avec respect la vérité sur l'homme intérieur, parce que cet intérieur de l'homme devient précisément la demeure de Dieu présent dans 1’Eucharistie. Le Christ vient dans les coeurs et visite la conscience de nos frères et de nos soeurs. Comme change l'image de tous et de chacun quand nous prenons conscience de cette réalité, quand nous en faisons l'objet de nos réflexions ! Le sens du mystère eucharistique nous pousse à aimer le prochain, à aimer tout homme.
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- La piété du peuple chrétien a toujours vu un lien profond entre la dévotion à la Sainte Vierge et le culte de l’Eucharistie ; c’est là un fait que l’on peut observer dans la liturgie tant occidentale qu’orientale, dans la tradition des familles religieuses, dans la spiritualité des mouvements contemporains, même ceux des jeunes, et dans la pastorale des sanctuaires marials. Marie conduit les fidèles à l’Eucharistie. (#44)
- Non seulement ce rapport filial, cet abandon de soi d’un fils à sa mère trouve son commencement dans le Christ, mais on peut dire qu’en définitive il est orienté vers lui. (#46)
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A ceux qui recherchent une relation vraiment profonde entre eux-mêmes et le cosmos, si souvent défiguré par l’égoïsme et l’avidité, la liturgie révèle le chemin de l’harmonie de l’homme nouveau, et l’invite à respecter la potentialité eucharistique du monde créé. Ce monde est destiné à être assumé dans l’Eucharistie du Seigneur, présent au sacrifice de l’autel.
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1. « La Très Sainte Eucharistie contient en effet l'ensemble des biens spirituels de l'Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant, qui par sa chair, vivifiée par l'Esprit Saint et vivifiante, procure la vie aux hommes ».(PO 5) C'est pourquoi l'Église a le regard constamment fixé sur son Seigneur, présent dans le Sacrement de l'autel, dans lequel elle découvre la pleine manifestation de son immense amour.
5. Son fondement et sa source (de l’Eglise), c'est tout le Triduum pascal, mais celui-ci est comme contenu, anticipé et « concentré » pour toujours dans le don de l'Eucharistie. Dans ce don, Jésus-Christ confiait à l'Église l'actualisation permanente du mystère pascal. Par ce don, il instituait une mystérieuse « contemporanéité » entre le Triduum et le cours des siècles.
6. Contempler le Christ exige que l'on sache le reconnaître partout où il se manifeste, dans la multiplicité de ses modes de présence, mais surtout dans le Sacrement vivant de son corps et de son sang. L'Église vit du Christ eucharistique, par lui elle est nourrie, par lui elle est illuminée.
10. Par ailleurs, l'adoration du Saint-Sacrement a une large place chaque jour et devient source inépuisable de sainteté… Malheureusement, à côté de ces lumières, les ombres ne manquent pas. Il y a en effet des lieux où l'on note un abandon presque complet du culte de l'adoration eucharistique.
11. Je désire encore une fois redire cette vérité, en me mettant avec vous, chers frères et sœurs, en adoration devant ce Mystère: Mystère immense, Mystère de miséricorde. Qu'est-ce que Jésus pouvait faire de plus pour nous? Dans l'Eucharistie, il nous montre vraiment un amour qui va « jusqu'au bout » (cf. Jn 13, 1), un amour qui ne connaît pas de mesure.
25. Le culte rendu à l'Eucharistie en dehors de la Messe est d'une valeur inestimable dans la vie de l'Église. Ce culte est étroitement uni à la célébration du Sacrifice eucharistique… Il revient aux pasteurs d'encourager, y compris par leur témoignage personnel, le culte eucharistique, particulièrement les expositions du Saint-Sacrement, de même que l'adoration devant le Christ présent sous les espèces eucharistiques.(47)
Il est bon de s'entretenir avec Lui et, penchés sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé (cf. Jn 13, 25), d'être touchés par l'amour infini de son cœur. Si, à notre époque, le christianisme doit se distinguer surtout par « l'art de la prière »,(48) comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d'amour, devant le Christ présent dans le Saint-Sacrement? Bien des fois, chers Frères et Sœurs,j'ai fait cette expérience et j'en ai reçu force, consolation et soutien!
Saint Alphonse Marie de Liguori se distingua en particulier dans ce domaine, lui qui écrivait: « Parmi toutes les dévotions, l'adoration de Jésus dans le Saint-Sacrement est la première après les sacrements, la plus chère à Dieu et la plus utile pour nous ».(Visite al S.S. Sacramento ed a Maria Santissima, Introduction: Opere ascetiche, Avellino (2000), p. 295.) L'Eucharistie est un trésor inestimable: la célébrer, mais aussi rester en adoration devant elle en dehors de la Messe permet de puiser à la source même de la grâce. Une communauté chrétienne qui veut être davantage capable de contempler le visage du Christ ne peut pas ne pas développer également cet aspect du culte eucharistique, dans lequel se prolongent et se multiplient les fruits de la communion au corps et au sang du Seigneur.
53. Marie peut en effet nous guider vers ce très Saint-Sacrement, car il existe entre elle et lui une relation profonde… Par sa vie tout entière, Marie est une femme « eucharistique ».
58. Marie fait mémoire des merveilles opérées par Dieu dans l'histoire du salut, selon la promesse faites à nos pères (cf. Lc 1, 55), et elle annonce la merveille qui les dépasse toutes, l'Incarnation rédemptrice. Enfin, dans le Magnificat est présente la tension eschatologique de l'Eucharistie. Chaque fois que le Fils de Dieu se présente à nous dans la « pauvreté » des signes sacramentels, pain et vin, est semé dans le monde le germe de l'histoire nouvelle dans laquelle les puissants sont « renversés de leurs trônes » et les humbles sont « élevés » (cf. Lc 1, 52). Marie chante les « cieux nouveaux » et la « terre nouvelle » qui, dans l'Eucharistie, trouvent leur anticipation et en un sens leur « dessein » programmé
59. « Ave verum corpus natum de Maria Virgine, vere passum, immolatum, in cruce pro homine! ». Ici se trouve le trésor de l'Église, le cœur du monde, le gage du terme auquel aspire tout homme, même inconsciemment.
60. Tout engagement vers la sainteté, toute action visant à l'accomplissement de la mission de l'Église, toute mise en œuvre de plans pastoraux, doit puiser dans le mystère eucharistique la force nécessaire et s'orienter vers lui comme vers le sommet. Dans l'Eucharistie, nous avons Jésus, nous avons son sacrifice rédempteur, nous avons sa résurrection, nous avons le don de l'Esprit Saint, nous avons l'adoration, l'obéissance et l'amour envers le Père. Si nous négligions l'Eucharistie, comment pourrions-nous porter remède à notre indigence?
61. Le mystère eucharistique – sacrifice, banquet, présence – n'admet ni réduction ni manipulation; il doit être vécu dans son intégrité, que ce soit dans l'acte de la célébration ou dans l'intime échange avec Jésus que l'on vient de recevoir dans la communion, ou encore dans le temps de prière et d'adoration eucharistique en dehors de la Messe. L'Église s'édifie alors solidement et ce qu'elle est vraiment est exprimé: une, sainte, catholique et apostolique; peuple, temple et famille de Dieu; corps et épouse du Christ, animée par l'Esprit Saint; sacrement universel du salut et communion hiérarchiquement structurée… Le trésor eucharistique que le Seigneur a mis à notre disposition nous pousse vers l'objectif du partage plénier de ce trésor avec tous les frères auxquels nous unit le même Baptême. Toutefois, pour ne pas gaspiller un tel trésor, il faut respecter les exigences liées au fait qu'il est le Sacrement de la communion dans la foi et dans la succession apostolique.
62. En la contemplant, elle qui est montée au Ciel avec son corps et son âme, nous découvrons quelque chose des « cieux nouveaux » et de la « terre nouvelle » qui s'ouvriront à nos yeux avec le retour du Christ. L'Eucharistie en est ici-bas le gage et d'une certaine manière l'anticipation: « Veni, Domine Iesu! » (Ap 22, 20)… Sous les humbles espèces du pain et du vin, transsubstantiés en son corps et en son sang, le Christ marche avec nous, étant pour nous force et viatique, et il fait de nous, pour tous nos frères, des témoins d'espérance. Si, face à ce mystère, la raison éprouve ses limites, le cœur, illuminé par la grâce de l'Esprit Saint, comprend bien quelle doit être son attitude, s'abîmant dans l'adoration et dans un amour sans limites.
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18. La présence de Jésus dans le tabernacle doit constituer comme un pôle d’attraction pour un nombre toujours plus grand d’âmes pleines d’amour pour lui et capables de rester longuement à écouter sa voix et à entendre presque les battements de son cœur. «Goûtez et voyez: le Seigneur est bon!» (Ps 33 [34], 9). En cette année, puisse l’adoration eucharistique en dehors de la Messe, constituer un souci tout spécial des communautés paroissiales et religieuses ! Restons longuement prosternés devant Jésus présent dans l’Eucharistie, réparant ainsi par notre foi et notre amour les négligences, les oublis et même les outrages que notre Sauveur doit subir dans de nombreuses parties du monde. Dans l’adoration, puissions-nous approfondir notre contemplation personnelle et communautaire, en nous servant aussi de textes de prière toujours imprégnés par la Parole de Dieu et par l’expérience de nombreux mystiques anciens ou plus récents! Le Rosaire lui-même, entendu dans son sens le plus profond, biblique et christocentrique, que j’ai recommandé dans la Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariæ, pourra être une voie particulièrement adaptée à la contemplation eucharistique, réalisée en compagnie de Marie et à son école.
"En présence du Saint-Sacrement conservé ou exposé, il est possible aussi de prévoir la prière mariale du Rosaire, qui est merveilleuse «de simplicité et de profondeur. Cependant, si on prie le Rosaire en présence du Saint-Sacrement, surtout s’il est exposé, il faut mettre en lumière la nature de cette prière en tant que contemplation des mystères de la vie du Christ Rédempteur et du dessein de salut du Père tout-puissant, en recourant principalement à des lectures choisies dans la Sainte Écriture. (Redemptionis Sacramentum 137, CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS)
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- Jean-Paul II, Angélus, 17 Juin 1979 (Fête Dieu):
Dans le silence de l’hostie blanche, portée dans l’ostensoir, il y a toutes ses paroles, toute sa vie donnée, offerte au Père pour chacun de nous. Il y a aussi la gloire de son corps glorifié, commencée avec la résurrection et qui dure toujours dans l’union céleste.
- Jean-Paul II, Homélie au Sacré Coeur de Montmartre, 1er juin 1980
Dans la Sainte Eucharistie, - c’est aussi le sens de l’adoration perpétuelle -, nous entrons dans ce mouvement de l’amour d’où découle tout progrès intérieur et toute fécondité apostolique : " Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. " (Jn 12, 32) (texte intégral)
- Jean-Paul II, Homélie au Brésil, OR, n° 42, 22 octobre 1991
Partout l’homme est un pèlerin de l’absolu. C’est un pèlerin qui chemine vers la maison du Père où il a sa véritable demeure. Tout comme le corps humain a faim de pain et soif d’eau pour ne pas tomber d’épuisement, l’esprit humain – créé à l’image et à la ressemblance de Dieu – a soif de Dieu, du Dieu vivant. L’Eucharistie est la réponse de Dieu à la soif des hommes qui cheminent en ce monde vers la patrie céleste… Soyez des témoins de l’absolu.
- Jean-Paul II, Homélie pour la canonisation du P. Claude la Colombière, le 31 mai 1992
Pour l’évangélisation aujourd’hui, il faut que le Cœur du Christ soit reconnu comme le Cœur de l’Eglise : c’est Lui qui appelle à la conversion, à la réconciliation. C’est Lui qui entraîne sur les voies des Béatitudes les cœurs purs et les affamés de justice. C’est Lui qui réalise la communion chaleureuse des membres du Corps unique. C’est Lui qui permet d’adhérer à la Bonne Nouvelle et d’accueillir les promesses de la vie éternelle. C’est Lui qui envoie en mission… Le cœur à cœur avec Jésus élargit le cœur de l’homme aux dimensions du monde.
- Jean-Paul II, Audience générale du 9 juin 1993, DC 2076, du 18 juillet 1993, p 658
« La foi et l’amour envers l’Eucharistie ne peuvent permettre que la présence du Christ dans le tabernacle demeure solitaire. »
- Jean-Paul II, La force de l’Eucharistie pour évangéliser le monde, prononcé par le Pape Jean-Paul II lors du 45ème Congrès eucharistique à Séville le 12 Juin 1993
L’adoration perpétuelle de Jésus-Sacrement a été comme un fil conducteur de ce Congrès eucharistique international. C’est pourquoi j’exprime mes félicitations et mes remerciements à tous ceux qui, avec tant de sollicitude pastorale et d’engagement apostolique ; ont assumé la responsabilité du Congrès. En effet, l’adoration perpétuelle - qui a lieu dans un très grand nombre d’églises de la ville, et dans beaucoup d’entre elles, la nuit aussi - a été un trait enrichissant et caractéristique de ce Congrès. Puisse cette forme d’adoration se poursuive à l’avenir, afin que dans toutes les paroisses et communautés chrétiennes, s’installe de manière régulière une forme d’adoration de la très Sainte Eucharistie.
Oui, très chers frères et soeurs, il est important que nous vivions et enseignons à vivre le mystère total de l’Eucharistie : Sacrement du Sacrifice, du Banquet et de la Présence perpétuelle de Jésus-Christ Sauveur. Et vous savez bien que les différentes formes de culte de la Très Sainte Eucharistie sont prolongation et à leur tour, préparation du sacrifice et de la Communion. Sera-t-il nécessaire d’insister de nouveau sur les profondes raisons théologiques et spirituelles de culte du Très Saint-Sacrement en dehors de la messe ? Il est vrai que le Sacrement fut conservé depuis l’origine, pour pouvoir apporter la communion aux malades et à ceux qui n’assistaient pas à la célébration. Mais comme il est écrit dans le catéchisme de l’église catholique, “ Par l’approfondissement de la foi en la présence réelle du Christ dans son Eucharistie, l’Église a pris conscience du sens de l’adoration silencieuse du Seigneur présent sous les espèces eucharistiques. ” (n. 1379)
L’eucharistie est vraiment “ la source et le sommet de toute évangélisation ” (PO, 5) ; elle est l’horizon et le but de toute la proclamation de l’Évangile du Christ. Évangélisation pour l’Eucharistie, dans l’Eucharistie et à partir de l’Eucharistie : ce sont trois aspects inséparables de la manière dont l’Église vit le mystère du Christ et accomplit sa mission de le communiquer à tous les hommes.
Aujourd’hui, toute l’Église est appelée à un nouvel élan missionnaire, un vibrant esprit d’évangélisation “ nouveau dans son ardeur ”, dans ses moyens et dans ses expressions.
L’adoration de l’Eucharistie “ est la contemplation et la reconnaissance de la présence réelle du Christ, dans les espèces consacrées, hors de la célébration de la Messe. C’est une véritable rencontre de dialogue par lequel nous nous ouvrons à l’expérience de Dieu. C’est également un geste de solidarité avec les nécessités et les nécessiteux du monde entier. Et cette adoration eucharistique, de par sa propre dynamique spirituelle, doit porter au service d’amour et de justice pour les frères. (Texte intégral)
- Jean-Paul II, Message à l'acheveque Vallejo de Séville lors du 45ème Congrès eucharistique à Séville en Juin 1993
Des vocations de prêtres, de religieux et de missionnaires surgiront de cette rencontre avec le Christ dans le tabernacle...
- Message par le Pape Jean-Paul II (L’Eucharistie à l’école des saints, p 218, Nicolas Buttet)
Tous les maux du monde peuvent être vaincus à travers le grand pouvoir de l’adoration eucharistique.
- Jean-Paul II, Audience générale du 9 juin 1993 (DC 2076)
La foi et l’amour envers l’Eucharistie ne peuvent permettre que la Présence du Christ dans le tabernacle demeure solitaire.
- Jean-Paul II, message au congrès eucharistique italien, OR, n 24, 14 juin 1994, p3
L’Eucharistie est « ce fil d’or qui unit les générations chrétiennes continuellement nourries par Elle. »
- Jean-Paul II, Transformation radicale du monde par l'adoration, Lettre à Mgr Houssiau pour le 750è anniversaire de la Fête Dieu, 21 juillet 1996
La contemplation, qui est aussi une communion de désir, nous associe intimement au Christ et elle associe de manière toute spéciale ceux qui sont empêchés de le recevoir.
En demeurant silencieusement devant le Saint-Sacrement, c’est le Christ, totalement et réellement présent, que nous découvrons, que nous adorons et avec lequel nous sommes en relation. Ce n’est cependant pas par les sens que nous Le percevons et que nous sommes proches de Lui. Sous les espèces du pain et du vin, c’est la foi et l’amour qui nous conduisent à reconnaître le Seigneur, Lui qui nous communique pleinement 'les bienfaits de cette rédemption qu’il a accomplie, Lui, le Maître, le Bon Pasteur, le Médiateur le plus agréable au Père'
Une prière aux dimensions du monde: Il est précieux de s’entretenir avec le Christ et, penchés sur la poitrine de Jésus, comme le disciple bien-aimé, nous pouvons être touchés par l’amour infini de son Cœur. Nous apprenons à connaître plus profondément celui qui s’est donné totalement, dans les différents mystères de sa vie divine et humaine, pour devenir disciple et pour entrer, à notre tour, dans ce grand mouvement de don, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
La proximité avec le Christ, dans le silence de la contemplation, n’éloigne pas de nos contemporains mais, au contraire, elle nous rend attentifs et ouverts aux joies et aux détresses des hommes, et elle élargit le cœur aux dimensions du monde. Elle nous rend solidaires de nos frères en humanité, particulièrement des plus petits, qui sont les bien-aimés du Seigneur. Par l’adoration, le chrétien contribue mystérieusement à la transformation radicale du monde et à la germination de l’Évangile. Toute personne qui prie le Sauveur entraîne à sa suite le monde entier et l’élève à Dieu. Ceux qui se tiennent devant le Seigneur remplissent donc un service éminent ; ils présentent au Christ tous ceux qui ne le connaissent pas ou ceux qui sont loin de lui ; ils veillent devant lui, en leur nom. (texte intégral)
- Jean-Paul II, Ma Vocation, 1996 :
“ Y a-t-il au monde un accomplissement plus haut que de pouvoir reproduire chaque jour in persona Christi le Sacrifice Rédempteur, celui-là même que le Christ consomma sur la croix ? Dans ce Sacrifice, d’une part le mystère trinitaire lui-même est présent de la manière la plus profonde, d’autre part tout l’univers créé est comme ‘récapitulé’ ”
“ En elle (l’Eucharistie), le Fils consubstantiel au Père, Celui que seul le Père connaît, s’offre lui-même en sacrifice pour l’humanité et pour toute la création. Dans l’Eucharistie, le Christ rend au Père tout ce qui vient de Lui. Ainsi s’accomplit un profond mystère de justice de la créature envers le Créateur. Il faut que l’homme rende hommage au Créateur en lui offrant, dans un acte d’action de grâce et de louange, tout ce qu’il a reçu de Lui. L’homme ne peut perdre le sens de cette dette que lui seul, entre toutes les autres réalités terrestres, est capable de reconnaître et d’honorer en tant que créature faite à l’image et à la ressemblance de Dieu. En même temps, étant données ses limites de créatures et de péché qui l’affecte, l’homme ne serait pas capable d’accomplir cet acte de justice envers le Créateur si le Christ lui-même, Fils consubstantiel au Père et vrai homme, ne prenait l’initiative de l’Eucharistie. ”
“ Le sacerdoce, à sa racine même, est le sacerdoce du Christ. C’est lui qui offre à Dieu le Père le sacrifice de sa personne, de sa chair et de son sang, et qui, par son sacrifice, justifie aux yeux du Père toute l’humanité et, indirectement, toute la création. En célébrant chaque jour l’Eucharistie, le prêtre entre au cœur de ce mystère. C’est pourquoi la célébration de l’Eucharistie ne peut qu’être pour lui le moment le plus important de la journée, le centre de sa vie. ”
“ Ce que le Christ a accompli sur l’autel de la Croix et qu’il avait d’abord institué comme sacrement au cénacle, le prêtre le renouvelle par la puissance de l’Esprit-Saint. À ce moment, il est comme saisi par la puissance de l’Esprit-Saint, et les paroles qu’il prononce revêtent l’efficacité même de celles qui sortirent de la bouche du Christ pendant la dernière Cène. ”
“ Célébrer l’Eucharistie, c’est la fonction la plus sublime et la plus sacré de tous les prêtres. Et pour moi, dès les premières années de mon sacerdoce, la célébration de l’Eucharistie a été non seulement mon devoir le plus sacré, mais surtout le besoin le plus profond de mon âme. ”
“ La prière naît de la sainteté de Dieu et, en même temps, elle est la réponse à cette sainteté. J’ai écrit un jour : “ La prière crée le prêtre et le prêtre se crée par la prière. ” Oui, le prêtre doit être avant tout un homme de prière, convaincu que le temps consacré à la rencontre intime avec Dieu est toujours le mieux employé, parce que, non seulement il lui est utile, mais il est utile pour sa tâche apostolique. ”
“ Mais le secret reste toujours la sainteté de vie du prêtre, qui s’exprime dans la prière et dans la méditation, dans l’esprit de sacrifice et dans l’ardeur missionnaire... J’ai dit que pour être un guide authentique de la communauté, un vrai intendant des mystères de Dieu, le prêtre est appelé à être aussi un homme de la Parole de Dieu, un évangélisateur généreux et infatigable. On en voit plus encore aujourd’hui l’urgence, devant les tâches immenses de la “ nouvelle évangélisation ”. ”
- Jean-Paul II, Angélus du 14 juin 1998, OR, éd française, n 24 (2524), 16 juin 1998, p. 1
« J’exhorte tous les fidèles, et en premier lieu les saints ministres, à rendre toujours plus fort et profond le lien spirituel avec l’Eucharistie, dans laquelle toute la puissance salvifique du Père, du Fils et de l’Esprit Saint est présente et agissante. »
- Jean-Paul II, OR version française, n 20 (2572), 18 mai 1999
L’action présuppose la contemplation : elle naît de celle-ci et s’en nourrit. On ne peut pas donner d’amour à ses frères si on ne puise pas auparavant à la Source authentique de la charité divine et cela n’a lieu qu’à l’occasion d’un arrêt prolongé de prière, d’écoute de la parole de Dieu, d’adoration de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. Prière et engagement constituent un binôme vital, inséparable et fécond.
- Jean-Paul II, Message à Mgr Louis-Marie Billé pour le 100e anniversaire de la consécration au Sacré-Cœur (4 juin 1999)
J’encourage donc vivement les fidèles à adorer le Christ, présent dans le Saint-Sacrement de l’autel, le laissant guérir nos consciences, nous purifier, nous illuminer et nous unifier. Dans la rencontre avec Lui, les chrétiens puiseront la force pour leur vie spirituelle et pour leur mission dans le monde. En effet, dans le cœur à cœur avec le divin Maître, découvrant l’amour infini du Père, ils seront de vrais adorateurs en esprit et en vérité. Leur foi en sera ravivée; ils entreront dans le mystère de Dieu et seront profondément transformés par le Christ. Dans les épreuves et dans les joies, ils conformeront leur vie au mystère de la Croix et de la Résurrection du Sauveur (cf. Concile oecuménique Vatican II, Gaudium et spes, 10). Ils deviendront chaque jour davantage des fils dans le Fils. Alors, par eux, l’amour se répandra dans le cœur des hommes, pour que se construise le Corps du Christ qui est l’Église et que s’édifie aussi une société de justice, de paix et de fraternité. Ils seront des intercesseurs de l’humanité tout entière, car toute âme qui s’élève vers Dieu élève aussi le monde et contribue mystérieusement au salut gratuitement offert par notre Père des cieux. (texte intégral)
- Jean Paul II, "L’Eucharistie, source de tout ministère", Message pour la Journée mondiale des vocations, 30 septembre 1999.
Chers jeunes, allez à la rencontre de Jésus Sauveur! Aimez-le et adorez-le dans l'Eucharistie. Il est présent dans la Sainte Messe qui rend sacrementellement présent le sacrifice de la Croix. Il vient à nous dans la sainte communion et demeure dans les tabernacles de nos églises, parce qu'il est notre ami, l'ami de tous, particulièrement votre ami, vous les jeunes qui avez tant besoin de confiance et d'amour. En lui, vous pouvez trouver le courage d'être ses apôtres en ce moment historique du passage à l'An 2000 : il sera comme vous voudrez bien le construire, vous les jeunes. Après tant de violence et d'oppression, le monde a besoin de jeunes capables de "jeter des ponts" pour unir et réconcilier; après la culture de l'homme sans vocation, il y a un besoin urgent d'hommes et de femmes qui aient foi en la vie et l'accueillent comme un appel qui vient d'En-Haut, de ce Dieu qui appelle parce qu'il aime. Après le climat de suspicion et de méfiance qui corrompt les rapports humains, seuls des jeunes courageux, dont l'esprit et le cœur sont ouverts aux idéaux élevés et généreux, pourront redonner beauté et vérité à la vie et aux rapports humains. Alors, ce temps jubilaire sera vraiment pour tous une " année de grâce du Seigneur ", un Jubilé vocationnel.
- JEAN-PAUL II, lettre aux prêtres pour le jeudi saint 2000
Restons fidèles au " don " du Cénacle, au grand don du Jeudi saint. Célébrons toujours avec ferveur la sainte Eucharistie. Restons souvent et longuement en adoration devant le Christ Eucharistique. Mettons-nous en quelque manière " à l'école " de l'Eucharistie. Nombreux sont les prêtres qui, au cours des siècles, ont trouvé en elle le réconfort promis par Jésus le soir de la dernière Cène, le secret pour vaincre leur solitude, le soutien pour supporter leurs souffrances, l'aliment pour reprendre le chemin après chaque découragement, l'énergie intérieure pour confirmer leur choix de la fidélité. Le témoignage que nous saurons donner au peuple de Dieu dans la célébration eucharistique dépend beaucoup de notre rapport personnel avec l'Eucharistie.
- Jean-Paul II, audience générale du 21 juin 2000, le Pape soulignait avec force la dimension missionnaire de l’eucharistie.
« C’est dans l’Eucharistie que l’Eglise et chaque croyant trouvent la force indispensable pour annoncer et témoigner à tous l’Evangile du salut. La célébration de l’Eucharistie, sacrement de la Pâque du Seigneur, est en soi un événement missionnaire qui introduit dans le monde le germe fécond de la vie nouvelle. Cette caractéristique missionnaire de l’Eucharistie est explicitement rappelée par Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens : « Chaque fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de ce calice, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Co 11,26). L’Eglise reprend les mots de St Paul dans la doxologie après la consécration. L’Eucharistie est un sacrement « missionnaire », non seulement parce que c’est d’elle que jaillit la grâce de sa mission, mais aussi parce qu’elle contient le principe et la source pérenne du salut pour tous les hommes. La célébration du Sacrifice eucharistique est par conséquent l’acte missionnaire le plus efficace que la Communauté ecclésiale puisse réaliser dans l’histoire du monde. »
- Jean-Paul II, Journée mondiale de la mission : « Mission et Eucharistie » 2004
L’Eglise pourrait-elle réaliser sa propre vocation sans cultiver une relation constante avec l’Eucharistie, sans se nourrir de cet aliment qui sanctifie, sans s’appuyer sur ce soutien indispensable à son action missionnaire ? Pour évangéliser le monde, il faut des apôtres " experts " en célébration, en adoration et en contemplation de l’Eucharistie.
- Jean-Paul II, Messe de minuit 2004
1. «Adoro Te devote, latens Deitas». En cette Nuit, retentissent en mon cœur les premières paroles de la célèbre hymne eucharistique qui m’accompagne jour après jour, en cette Année consacrée de manière spéciale à l’Eucharistie.
Dans le Fils de la Vierge, «enveloppé de langes» et déposé «dans une mangeoire» (Lc 2, 12), nous reconnaissons et nous adorons «le Pain descendu du ciel» (Jn 6, 41.51), le Rédempteur venu sur la terre pour donner la vie au monde.
2. Bethléem! Dans la langue hébraïque, la cité où est né Jésus, selon les Écritures, signifie «maison du pain». C’est donc là que devait naître le Messie, qui a dit de lui-même : «Je suis le pain de vie» (Jn 6, 35.48).
À Bethléem est né Celui qui, dans le signe du pain rompu, a laissé le mémorial de sa Pâque. L’adoration de l’Enfant Jésus devient, en cette Nuit Sainte, adoration eucharistique.
3. Nous T’adorons, Seigneur, réellement présent dans le Sacrement de l’autel, Pain vivant qui donnes la vie à l’homme. Nous Te reconnaissons comme notre unique Dieu, fragile Enfant qui es sans défense dans la crèche! «Dans les derniers temps, tu t’es fait homme parmi les hommes afin de rattacher la fin au commencement, c’est-à-dire l’homme à Dieu» (cf. Saint Irénée, Adversus haereses, IV,20,4).
Tu es né en cette Nuit, notre divin Rédempteur, et pour nous, marchant sur les chemins de l’histoire, tu t’es fait nourriture de vie éternelle.
Souviens-toi de nous, Fils éternel de Dieu, toi qui t’es incarné dans le sein virginal de Marie! L’humanité entière, marquée par de nombreuses épreuves et de nombreuses difficultés, a besoin de Toi.
Reste avec nous, Pain vivant descendu du Ciel pour notre salut! Reste avec nous toujours. Amen!