Evangélisation par l’Eucharistie

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2.a. Une paroisse, lieu d’accueil et communauté eucharistique

Comme Marie portait la mission des apôtres par sa prière, les fidèles sont appelés aujourd’hui à se réunir autour de Jésus dans l’adoration perpétuelle pour porter l’évangélisation de la paroisse.

Jésus dit « Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations » (Mc 11, 17). Une paroisse doit être une maison d’accueil pour tous. Une porte fermée n’est pas un signe d’accueil. Une porte toujours ouverte est un signe de grand accueil…

La paroisse n’est pas, en premier lieu, une structure, un territoire, un édifice ; c’est avant tout une communauté eucharistique. Par l’adoration, la paroisse est greffée sur la vigne, et devient ainsi le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. Il faut redécouvrir, dans la foi, le vrai visage de la paroisse. Par l’adoration, la paroisse devient une communauté ecclésiale authentique, un feu qui embrase le monde et qui tire son unité de l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. Ainsi, l’adoration perpétuelle réalise le sens profond de la paroisse : elle devient une maison de famille, fraternelle et accueillante, une fontaine où tous ceux qui ont soif viennent l’étancher.

A Abitina, en Afrique proconsulaire, en 304, l’assemblée dominicale avait été interdite sous peine de mort. Or des Chrétiens du lieu avaient transgressé l’édit impérial. 49 d’entre eux furent arrêtés. Au juge qui cherchait la raison de cette transgression, Emeritus répondit : « Parce que ce sont mes frères… je ne pouvais les en empêcher, parce que, sans l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre. » Cette anecdote des premiers siècles situe parfaitement l’importance de l’Eucharistie dans la vie du Chrétien et de l’Eglise. « Si l’Eglise est la plénitude du Christ, le Christ, en son Eucharistie, est vraiment le cœur de l’Eglise » (H. De Lubac). Le corps eucharistique fait le corps ecclésial et le renouvelle sans cesse.

Le vieil adage du pseudo Jérôme : « l’Église fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Église » est particulièrement éclairant. Le Christ nourrit son corps. Le verbe « faire » n’a pas le même sens dans les deux cas. L’Église « fait » l’Eucharistie, c’est-à-dire qu’elle la célèbre et la rend présente dans sa liturgie. Mais l’Eucharistie « fait » l’Église au sens où elle la construit et l’édifie. Par l’Eucharistie, le Christ fait vivre son Église. Elle est devancée par un don qui la fait advenir, neuve et sainte, dans le monde : le don de la Résurrection. L’évangélisation n’est pas seulement une annonce du Christ mais aussi un processus d’incorporation à l’Église. D’où le lien sacramentel entre l’évangélisation et l’Eucharistie.

2.b. Fécondité spirituelle, fruit de la vie de prière

En célébrant la première Eucharistie lors du dernier repas, le Christ dit à ses apôtres: “Faites ceci en mémoire de moi.” À chaque messe, nous disons “Nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire.” Les fruits de la passion du Christ sont rendus présents et efficaces dans la vie de ceux qui s’approchent de l’Eucharistie.

Marie, aux pieds de Jésus (cf. Lc 10, 38-42) … Jésus sur la croix …En venant devant le Saint-Sacrement …
… est critiquée par Marthe qui qui la trouve inoccupée …  est l’objet de moqueries, d’insultes. Tout semble être un échec. … il semble que rien ne se passe !!!
pourtant elle a choisi la meilleure part… pourtant il sauve le monde (pas par ses discours ou miracles) pourtant tout se passe ! Nous sommes unis au Christ sur la croix pour le salut du monde

Tout engagement vers la sainteté, toute action visant à l’accomplissement de la mission de l’Église, toute mise en œuvre de plans pastoraux, doit puiser dans le mystère eucharistique la force nécessaire et s’orienter vers lui comme vers le sommet. Dans l’Eucharistie, nous avons Jésus, nous avons son sacrifice rédempteur, nous avons sa résurrection, nous avons le don de l’Esprit Saint, nous avons l’adoration, l’obéissance et l’amour envers le Père. Si nous négligions l’Eucharistie, comment pourrions-nous porter remède à notre indigence ?

Saint Jean-Paul II, ‘Ecclesia de Eucharistia’

Toute fécondité apostolique découle de notre union avec le Christ. Par l’adoration perpétuelle, toute la paroisse est greffée à la Vigne, Jésus au Saint-Sacrement. Le pape Jean-Paul II écrivait :

Dans la Sainte Eucharistie, – c’est aussi le sens de l’adoration perpétuelle -, nous entrons dans ce mouvement de l’amour d’où découle tout progrès intérieur et toute fécondité apostolique : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes (Jn 12, 32).

Saint Jean-Paul II, Montmartre, 1980

L’Eucharistie est la fontaine de la vie spirituelle, le moyen de notre sanctification, par laquelle Jésus fait grandir sa vie divine en nous. Et Jésus dit « Je suis la vigne vous êtes les sarments, si vous demeurez en moi et moi en vous vous porterez beaucoup de fruits, mais hors de moi vous ne pouvez rien faire ». (Jn 15, 5) L’adoration eucharistique est d’autant plus importante que notre activité apostolique est intense, car Jésus sanctifie ainsi notre travail pour qu’il porte des fruits spirituels. Saint Damien de Molokai trouvait la force de s’occuper des lépreux par l’Eucharistie. De même, Mère Teresa de Calcutta disait qu’elle ne pourrait continuer une journée dans sa mission sans son heure d’adoration quotidienne.

Chaque jour, nous exposons le Saint-Sacrement, et nous nous sommes aperçues d’un changement dans notre vie. Nous avons ressenti un amour plus profond pour le Christ à travers le masque affligeant des pauvres. Nous avons pu mieux nous connaître et mieux connaître le pauvre comme témoignage concret de Dieu. Depuis que nous avons commencé cette adoration du Saint-Sacrement, nous n’avons pas diminué notre travail, nous y consacrons autant de temps qu’auparavant, mais avec plus de compréhension. Les gens nous acceptent mieux. Ils ont faim de Dieu. Ils n’ont plus besoin de nous, mais de Jésus.

Mère Teresa de Calcutta

En venant devant le Saint-Sacrement, l’amour de Jésus change nos erreurs, nos fautes et nos échecs en succès divins. Il transforme nos cœurs et fait de nous ses témoins…

2.c. Service de la prière. Acquérir ses disciples de Dieu pour Dieu.

Jésus prêchait le jour, la nuit il priait. Il devait acquérir ses disciples de Dieu. C’est toujours valable. Nous ne pouvons pas gagner les hommes par nous-mêmes. Nous devons les obtenir de Dieu pour Dieu. Toutes les méthodes sont vides sans le fondement de la prière. La parole de l’annonce doit toujours baigner dans une intense vie de prière.

Cardinal Joseph Ratzinger : ‘la nouvelle évangélisation’ (8-10 décembre 2000))

L’adoration est un service, c’est le service de la prière, un service ‘éminent’. Sur la croix, Jésus a pris notre place ; nous prenons la place de celui qui a le plus besoin de la miséricorde divine en venant devant le Saint-Sacrement. Nous représentons cette personne et Jésus déverse sur elle sa miséricorde pour qu’elle accueille le salut et se tourne vers le Père…

Par l’adoration, le chrétien contribue mystérieusement à la transformation radicale du monde et à la germination de l’Évangile. Toute personne qui prie le Sauveur entraîne à sa suite le monde entier et l’élève à Dieu. Ceux qui se tiennent devant le Seigneur remplissent donc un service éminent ; ils présentent au Christ tous ceux qui ne le connaissent pas ou ceux qui sont loin de lui ; ils veillent devant lui, en leur nom.

Saint Jean-Paul II à Mgr Houssiau, 1994

L’adorateur se trouve placé en intercession avec le Christ sur les fractures de l’humanité. Sa supplication embrasse toutes les situations où l’homme a perdu sa dignité, son intégrité, sa ressemblance avec Dieu. Par l’adoration eucharistique, le Seigneur répand sa miséricorde sur l’humanité, tout spécialement sur les hommes les plus loin de lui.

Par l’adoration, nous touchons le Cœur de Jésus et donc le Cœur de Dieu, qui par conséquent, touche les cœurs de tous les hommes. De chaque chapelle d’adoration eucharistique, Jésus déverse son amour et sa miséricorde sur toute la création. Les effets positifs pour le monde provenant de l’adoration sont plus grands que les effets destructeurs de la bombe atomique, car si l’homme avec son esprit créé peut inventer une arme aussi puissante que la bombe atomique, combien plus puissant sera l’amour incréé de Jésus au Saint-Sacrement pour établir la paix éternelle sur l’humanité.

2.d. Rayonnement eucharistique sur le monde

Saint Charles de Foucauld passe chaque jour des heures dans l’adoration. Par cette présence du Seigneur toujours exposé dans la Sainte Hostie, il est convaincu que les peuples environnants en sont merveilleusement sanctifiés…

De son tabernacle, Jésus rayonnera sur ces contrées et attirera à Lui des adorateurs… Ma présence fait-elle quelque bien ici ? Si elle n’en fait pas, la présence du Saint-Sacrement en fait certainement beaucoup : Jésus ne peut être en un lieu sans rayonner.

Bienheureux Charles de Foucauld

Charles était certain dans la foi, que la présence de l’Eucharistie au milieu de cette terre musulmane, au milieu de tout groupe humain, a une puissance de sanctification, secrète et comme indépendante de la volonté et de l’attention du groupe

“Cœur Sacré de Jésus, merci de ce premier tabernacle en pays touareg. Cœur Sacré de Jésus, rayonnez du fond de ce tabernacle sur ce peuple qui vous adore sans vous connaître. Eclairez, dirigez, sauvez ces âmes que vous aimez” (Diaire, 8 juillet 1903). “Cœur Sacré de Jésus, Merci de vous exposer à nos yeux, de vous donner à nous, de nous faire le don infini de votre présence, dans votre Sainte Hostie, sur le Saint Autel. Merci de vous donner, de vous présenter, de rester avec nous ainsi tout le jour, toute la nuit, à toute heure, toute notre vie, transformant notre vie, en une vie toute divine. Merci Cœur Sacré de Jésus de cet excès de bonté, de cet excès de bonheur !”

Bienheureux Charles de Foucauld

Il est en de même pour sainte Faustine qui voyait dans l’hostie exposée le Cœur du Christ qui rayonnait sur le monde entier chaque fois qu’elle entrait dans la chapelle pour adorer…

Un soir en entrant dans ma cellule, je vis Jésus exposé dans l’ostensoir. Il m’a semblé que c’était en plein air. Aux pieds de Jésus, je voyais mon confesseur et derrière lui un grand nombre de dignitaires de l’Église… plus loin encore, je vis des grandes foules que je ne pouvais embrasser d’un coup d’œil. Je voyais ces deux rayons sortant de l’hostie, les mêmes qui sont sur l’image. Ils étaient étroitement unis, mais ne se confondaient pas. Ils passèrent par les mains de mon confesseur, puis par les mains de ce clergé, et de leurs mains à la foule, puis revinrent à l’hostie.

Sainte Faustine, Petit Journal, n° 343

« L’humanité ne trouvera pas la Paix tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance vers ma Miséricorde » (Petit Journal #300). « Le trône de la Miséricorde, c’est le Tabernacle » (Petit Journal # 1484). Ainsi, il ne peut y avoir de Paix véritable dans les cœurs, les familles et le monde sans se tourner davantage vers le tabernacle, c’est à dire vers Jésus célébré et adoré dans la Sainte Hostie.


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