Née à Eisleben, en Allemagne, élève de sainte Mechtilde, moniale au monastère cistercien de Helfa, près d’Halbersatdt, où elle était entrée à l’âge de 5ans. Théologienne avertie, mystique, célèbre pour ses Révélations, elle mourut à Hefta vers 1302.
Autant de fois l’homme regarde avec désir et révérence l’Hostie qui contient sacramentellement le Corps et le Sang du Christ, autant il augmente ses mérites futurs. En effet, dans l’éternelle possession de Dieu, il goûtera des délices nouvelles et spéciales, récompense de chaque regard d’amour qu’il aura dirigé vers Jésus au Saint-Sacrement.
Livre du Héraut de l’Amour divin, IV, 25, 8.
“Qui entre dans le cœur de Jésus y trouve sa demeure et ne désire plus en sortir”.
Le lundi, au moment de l’élévation, elle offrit l’hostie pour suppléer à toutes les négligences de ses dispositions spirituelles, quand elle n’avait pas été docile à l’Esprit ou l’avait étouffé. Elle vit alors cette même hostie de salut pousser de toute part des rameaux magnifiques. L’Esprit Saint parut les joindre ensemble et en former une haie autour du trône de la toujours vénérable Trinité. Ces rameaux issus de l’hostie signifiaient que toutes ses négligences trouvaient dans l’auguste sacrement une suppléance universelle. Et voici qu’une voix sortit du trône et disait : ” Qu’elle entre avec confiance dans la chambre nuptiale, celle qui rassasie l’époux de ces fleurs délices. ” Elle comprit à ces mots que le Seigneur, grâce à l’oblation sacramentelle, daignerait l’accueillir comme si ses dispositions spirituelles avaient été parfaites. (Livre IV, 39, 1)
Un autre jour de communion, comme elle offrait au Seigneur l’hostie consacrée pour le soulagement des âmes du purgatoire, elle sut qu’un très grand soulagement en était résulté pour ces âmes. Pleine d’admiration, elle dit au Seigneur : ” Mon très doux Seigneur vous daignez me manifester votre présence, bien plus habiter en moi ; d’où vient que vous n’opérez pas sans cesse par moi ce même effet qui m’est découvert maintenant après avoir reçu votre Corps très saint ? ” Le Seigneur répondit : ” Lorsqu’un roi habite son palais, l’entrée n’en est pas facilement accordée à tout le monde, mais lorsque, poussé par l’amour de la reine dont la demeure est voisine, il daigne pour lui rendre visite, sortir du palais dans sa ville, tous les habitants et citoyens de cette ville, à cause de la reine, bénéficient plus facilement et plus librement de la largesse même de la magnificence royale et sa puissance les réjouit. De même lorsque, par pure bonté et poussé par la tendresse de mon Cœur, je m’incline, par le sacrement de vie de l’autel, vers une âme qui soit sans péché mortel, tous les habitants du ciel, de la terre et du purgatoire reçoivent un accroissement de bienfaits insignes. ” (Livre III, 18, 24)
Là, dans l’Eucharistie, dans la généreuse bonté de mon Cœur, je guéris les blessures de tous les hommes, je procure le soulagement aux pécheurs, j’enrichis la pauvreté par le don des vertus, et je console chacun dans les épreuves. (Livre III, p 16)
A plusieurs reprises Gertrude entendit la plainte d’un Cœur blessé, méconnu, mal aimé, dévoré de passion pour tous les hommes et elle ressentait au fond d’elle même les violentes pulsations de son propre cœur qui s’en allaient frapper le Cœur de son Amant, Cœur ruisselant de suavité : “ Et comme les très saintes pulsations qui faisaient battre sans cesse le Cœur divin lui causaient une jouissance indicible, ” elle demanda à Saint Jean s’il n’avait pas ressenti la même chose quand il reposa sur la poitrine de Jésus. Jean répondit affirmativement mais explicita sa mission de l’époque : seulement faire connaître le Verbe incréé de Dieu le Père. La révélation du Cœur de Jésus “ était réservée aux temps actuels… pour que le monde puisse retrouver sa ferveur. ”
Pour aller plus loin: La Vie Mystique – Sainte Gertrude d’Hefta par Paulette Leblanc