St Tarcisius (+257)

Selon la tradition, Tarcisius était un jeune garçon qui, pour porter la sainte communion aux chrétiens de la prison, protégeait sous son manteau les saintes espèces (le corps du Christ) et refusa de les donner au soldat et au centurion qui voulaient savoir ce qu’il cachait sous sa toge. Les passants de la rue le lapidèrent et s’enfuirent. Vint à passer un soldat chrétien qui emporta le cadavre. Il fut enseveli dans les catacombes.

L’histoire du martyre de Saint Tarcisius repose uniquement sur une épitaphe en vers composée par le pape Damase pour la sépulture de Tarcisius dans les catacombes de Saint Calliste : 

“Tarcisius portait les sacrements du Christ. C’est alors qu’une troupe d’excités le pressa de les montrer aux impies. Il préféra donner sa vie plutôt que de montrer à ces chiens enragés les célestes membres”.

Saint Tarcisius sera donné en exemple à la jeunesse catholique jusqu’au milieu du XXème siècle. L’Église le nommera “patron des enfants de chœur” ou des “servants d’autel”.

Catéchèse de Benoit XVI sur Saint Tarcisius

Qui était saint Tarcisius ? Nous ne disposons pas de beaucoup d’informations. Nous sommes dans les premiers siècles de l’histoire de l’Eglise, plus précisément au troisième siècle ; on raconte qu’il était un jeune homme qui fréquentait les catacombes de Saint-Calixte ici à Rome et qu’il était très fidèle à ses engagements chrétiens. Il aimait beaucoup l’Eucharistie et, de divers éléments, nous concluons que, probablement, il était un acolyte, c’est-à-dire un servant d’autel. Dans ces années-là, l’empereur Valérien persécutait durement les chrétiens, qui étaient contraints de se réunir clandestinement dans les maisons privées ou, parfois, également dans les catacombes, pour écouter la Parole de Dieu, prier et célébrer la Messe. Même la tradition d’apporter l’Eucharistie aux prisonniers et aux malades devenait de plus en plus dangereuse.

Un jour, alors que le prêtre demanda comme d’habitude, qui était disposé à apporter l’Eucharistie aux autres frères et sœurs qui l’attendaient, le jeune Tarcisius se leva et dit : « Veux-tu que je m’en charge ? ». Ce garçon semblait trop jeune pour un service aussi exigeant ! « Ma jeunesse — dit Tarcisius — sera le meilleur abri pour l’Eucharistie ». Le prêtre, convaincu, lui confia le précieux Pain en lui disant: « Tarcisius, rappelle-toi qu’un trésor céleste est remis entre tes faibles mains. Evite les chemins fréquentés et n’oublie pas que les choses saintes ne doivent pas être jetées aux chiens ni les perles aux cochons. Protégeras-tu avec fidélité et assurance les Saints Mystères ? ». « Je mourrai — répondit Tarcisius avec fermeté — plutôt que de les céder ». En route, il rencontra des amis qui, s’approchant de lui, lui demandèrent de se joindre à eux. A sa réponse négative — ils étaient païens — ils devinrent soupçonneux et insistants et ils se rendirent compte qu’il serrait quelque chose sur sa poitrine qu’il semblait défendre. Ils tentèrent de la lui arracher mais en vain ; la lutte se fit de plus en plus acharnée, surtout lorsqu’ils apprirent que Tarcisius était chrétien : ils lui donnèrent des coups de pied, lui lancèrent des pierres, mais il ne céda pas. Mourant, il fut apporté au prêtre par un officier prétorien du nom de Quadratus, devenu lui aussi, clandestinement, chrétien.

Il y arriva sans vie, mais il serrait encore contre sa poitrine un petit morceau de lin contenant l’Eucharistie. Il fut enterré immédiatement dans les catacombes de Saint-Calixte. Le Pape Damase fit apposer une inscription sur la tombe de saint Tarcisius, selon laquelle le jeune homme mourut en 257. Le Martyrologe romain fixe la date au 15 août et dans le même Martyrologe est rapportée une belle tradition orale selon laquelle, sur le corps de saint Tarcisius, on ne retrouva pas le Très Saint Sacrement, ni dans ses mains, ni dans ses vêtements. On raconta que le pain consacré, défendu par sa vie par le petit martyr, était devenu chair de sa chair, formant ainsi avec son propre corps, une unique hostie immaculée offerte à Dieu.” (Cf Catéchèse de Benoit XVI sur St Tarcisius du 4 aout 2010).