Sainte Marguerite-Marie-Alacoque (1647-1690)

Dans les années 1673-1675, le Christ révéla la profondeur de son amour pour les hommes à une jeune religieuse visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque. Il lui montra son cœur et la chargea d’obtenir l’institution d’une fête en son honneur. A travers mille difficultés, Marguerite-Marie consacra sa vie à la réalisation de ce dessein.

“Le Cœur de mon aimable Jésus au Très Saint-Sacrement, hors duquel il n’y a ni plaisir, ni joie, ni consolation en la vie.”


L’Eucharistie est le don du Sacré-Cœur
qui va «jusqu’au bout de l’amour» (Jn 13, 1) Jésus manifeste son Cœur aux hommes car, les voyant si pauvres en amour, il voulait les enrichir des « trésors du Cœur de Dieu, lequel il peuvent honorer sous la figure de ce cœur de chair».

Le Cœur de Jésus est : 

1° embrasé d’amour pour les hommes,

2° offensé par leur ingratitude.

Cette double considération doit nous mouvoir : 

1° à rendre amour pour amour à l’amour du Coeur de Jésus,

2° à lui offrir une compensation pour l’offense qui lui est faite. (réparation – consoler le Cœur de Jésus).


  • Ce cœur est ” une source intarissable “, ” une ardente fournaise “.
  • ” Je brûle du désir d’être aimé “.
  • ” J’ai soif, mais d’une soif si ardente d’être aimé des hommes au Saint-Sacrement, que cette soif me consume “.

Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour.

Devant le Saint-Sacrement, je me sentais tellement appliquée, que jamais je ne m’y ennuyais. Et j’y aurais passé des jours et des nuits entières, sans boire ni manger et sans savoir ce que je faisais, sinon de me consumer en sa présence comme un cierge ardent pour lui rendre amour pour amour.

Mon plus grand contentement est d’être devant le Saint-Sacrement où mon Cœur est comme dans son centre. Je lui dis : “ Ô mon Jésus et mon Amour, prenez tout ce que j’ai et tout ce que je suis et me possédez selon l’étendue de votre bon plaisir, puisque tout ce que j’ai est à vous sans réserve. Transformez-moi tout en vous, afin que je n’aie plus de pouvoir de m’en séparer un seul moment et que je n’agisse plus que par les mouvements de votre pur amour ! ”.

Mon Coeur est si passionné d’amour et pour toi en particulier que, ne pouvant contenir les flammes de son amour, il faut qu’il les répande par tout moyen.

Si tu le crois, tu verras la puissance de mon Cœur dans la magnificence de mon amour.

Ne crains pas, ma fille. Je régnerai malgré mes ennemis et ceux qui souhaitent s’opposer à moi.

Une fois que le Saint-Sacrement était exposé (…), Jésus-Christ se présenta à moi, tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils et de cette sacrée humanité sortaient des flammes de toutes parts, mais surtout de son adorable poitrine s’étant ouverte, Il me découvrit son tout aimant et tout aimable cœur, qui était la vive source de ces flammes.

Ce divin Cœur me fut présenté environné d’une couronne d’épines, qui signifiait les piqûres que nos péchés lui faisaient, et une croix au-dessus qui signifiait que, dés les premiers instants de son Incarnation, dès lors que son Sacré Cœur fut formé, la Croix y fut plantée, dés ces premiers instants, de toutes les amertumes que lui devaient causer les humiliations, pauvreté, douleur, et mépris que la sacrée humanité devait souffrir pendant tout le cours de sa vie et en sa sainte Passion.

Qu’est ce que la dévotion au Sacré-Coeur : 

” Connaître l’amour de Jésus-Christ, être rempli de sa plénitude, c’est le règne de Dieu en l’homme. Or, c’est le fruit de la dévotion au Cœur de Jésus vivant et nous aimant dans le Très Saint-Sacrement. Cette dévotion est le culte souverain de l’amour. Elle est l’âme de toute la religion et son centre, car la religion n’est que la loi, la vertu et la perfection de l’amour, et le Sacré-Cœur en est la grâce, le modèle et la vie. Étudions cet amour devant le foyer où il se consume pour nous. La dévotion au Sacré-Cœur a un double objet : elle se propose d’abord d’honorer, par l’adoration et le culte public, le Cœur de chair de Jésus-Christ, et ensuite l’amour infini dont ce Cœur a brûlé pour nous depuis sa création, et qui le consume encore au Sacrement de nos autels ” (Saint Pierre-Julien Eymard, la Divine Eucharistie).

Jésus dit à la sainte : « Donne-moi ce plaisir de suppléer à leurs ingratitudes autant que tu pourras en être capable. » Consciente de son incapacité à s’acquitter d’une telle « suppléance », elle reçoit de ce Cœur même de Jésus une flamme, ardente à en mourir, symbole de l’Esprit qui, seul, peut opérer en elle le « retour d’amour» désiré.

Sur la Réparation eucharistique (p. Florian Racine): Cliquez ici


Origine de l’Heure Sainte

Jésus prescrit à Sainte Marguerite Marie ce qui constituera pour elle son sujet d’oraison privilégié : 

Toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j’ai bien voulu sentir au jardin des Olives, et laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une espèce d’agonie plus rude à supporter que la mort. Et, pour m’accompagner dans cette humble prière que je présentais alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze heures et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l’amertume que je sentais de l’abandon de mes apôtres, qui m’obligea à leur reprocher qu’ils n’avaient pu veiller une heure avec moi.

Ce que l’on nomme depuis plus de cent cinquante ans l’Heure sainte, ce n’est donc pas une quelconque adoration du Corps du Christ, mais plutôt, en présence ou non du Saint-Sacrement, «un exercice d’oraison mentale ou de prières vocales qui a pour objet l’agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers en vue […] de demander miséricorde pour les pécheurs et de consoler le Sauveur pendant une heure».


« Petite consécration» au Cœur de Jésus

Je soussignée me donne et consacre AU SACRE CŒUR DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, ma personne et ma vie, mes actions, peines et souffrances, pour ne plus me servir d’aucune partie de mon être que pour l’aimer, honorer et glorifier. C’est ici ma volonté irrévocable que d’être toute à lui et faire tout pour son amour, en renonçant de tout mon cœur à tout ce qui lui pourrait déplaire. Je vous prends donc, O SACRÉ CŒUR ! pour l’unique objet de mon amour, le protecteur de ma vie, l’assurance de mon salut, le remède à mon inconstance, le réparateur de tous les défauts de ma vie et mon asile assuré à l’heure de ma mort. Soyez donc, O CŒUR DE BONTÉ ma justification envers Dieu le Père et [protégez-moi de sa juste irritation devant le mal que j’ai commis]. O CŒUR D’AMOUR ! je mets toute ma confiance en vous, car je crains tout de ma faiblesse, mais j’espère tout de vos bontés. Consumez donc en moi tout ce [qui] vous peut déplaire ou résister et que votre pur amour s’imprime si avant dans mon cœur que jamais je ne vous puisse oublier, ni être séparée de vous ; je vous conjure, par toutes vos bontés, que mon nom soit écrit en vous, puisque je veux faire consister tout mon bonheur à vivre et mourir prisonnière de votre amour. (Sainte Marguerite-Marie.)


LES DOUZE PROMESSES

Notre Seigneur a fait les douze promesses suivantes à sainte Marguerite Marie afin d’encourager la vraie dévotion au Sacré Cœur de Jésus qui est également la dévotion au Saint-Sacrement. Ces promesses sont octroyées sur ceux qui adorent régulièrement Jésus dans le Saint-Sacrement.

1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.
2. Je mettrai la paix dans leur famille.
3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
5. Je répandrai d’abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde.
7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
8. Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.
9. Je bénirai même les maisons où l’image de mon Cœur sera exposée et honorée.
10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, et il n’en sera jamais effacé.
12. Je te promets, dans l’excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu’ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière.


Ce texte présente les sections suivantes:

Première vision : le cœur
Deuxième vision : consoler Jésus
Troisième vision : la Fête du Sacré-Cœur
1684 : la consécration
1689 : le message au roi