Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

Charles, vicomte de Foucauld, nait à Strasbourg le 15 septembre 1858. À 6 ans, sa sœur, Marie, et lui deviennent orphelins. C’est leur grand-père maternel qui se charge de leur éducation. Charles reçoit une bonne formation chrétienne dans son enfance. A 16 ans, il perd la foi. Admis à Saint-Cyr, il devient sous-lieutenant de cavalerie. Il mène une vie désordonnée, dilapidant l’héritage de sa famille, ce qui n’empêche pas le jeune vicomte de faire preuve de courage lors des opérations militaires dans l’Ouest de l’Algérie. Contre toute attente, il démissionne de l’armée en 1882 pour entreprendre un voyage d’exploration secrète dans le Maroc. La réussite de cette périlleuse expédition lui vaut honneurs et estime, lui ouvrant les portes du monde des géographes et des savants.

L’attitude de foi des musulmans l’a impressionné. Charles de Foucauld revient habité par une quête spirituelle. Sous l’influence discrète de sa famille, il cherche à se rapprocher de Dieu. En 1886, en l’église Saint-Augustin de Paris, il rencontre l’abbé Huvelin auquel il demande un « cours de religion ». Au lieu de répondre à sa demande, le prêtre l’invite à se confesser sur-le-champ et à communier. Pour Charles, c’est la conversion immédiate, une grâce qui va le transformer entièrement. L’aventurier infatigable voit sa vie basculer dans la vraie aventure qui vaille la peine d’être vécue : suivre Jésus et Jésus seul. Lors d’un pèlerinage en Terre sainte, il découvre la vie humble et cachée du Fils de Dieu incarné, Jésus, pauvre et caché. Attiré par le désir de l’aimer et de l’imiter, il devient moine trappiste au monastère Notre-Dame-des-Neiges. Six ans plus tard, le voilà à nouveau sur les routes à la recherche de sa vocation personnelle. 

Ce frère singulier et universel à la fois se rend d’abord à Nazareth. Pendant trois mois, il loge chez les Clarisses dans le dépouillement le plus total. Il vit en ermite au fond du jardin, partageant ses journées entre le travail manuel et l’adoration du Dieu infiniment grand qui se fait si petit et si pauvre dans l’Eucharistie. À l’image de la sainte hostie où le Christ se dépouille de sa gloire et de sa majesté pour nous enrichir de sa grâce, Charles choisit une vie de pauvreté totale pour laisser la charité divine embraser son cœur.

Ordonné prêtre en 1901, il veut faire rayonner la charité divine et porter la présence eucharistique aux pauvres des régions non évangélisées. Dans ce but, il s’établit d’abord à Beni-Abbès, puis dans le Sud algérien. Il se fixe en 1905 à Tamanrasset, dans le Hoggar, au pays des Touaregs. Il apprend leur langue pour devenir proche de tous.

Appliquant la théologie eucharistique à la vie communautaire, il souhaite une communauté de frères pour le rejoindre dans sa vie d’adoration du Très Saint Sacrement, d’imitation des vertus de Jésus et de sa vie cachée à Nazareth, dans la charité qui doit rayonner de ses fraternités eucharistiques. Mais, les compagnons espérés ne viendront pas. Charles de Jésus y reste seul jusqu’au jour où il meurt dans un guet-apens devant son ermitage, victime d’un coup de feu, le 1er décembre 1916.

Amour pour Jésus dans la Sainte Hostie

L’heure la mieux employée de notre vie est celle où nous aimons le plus Jésus.

L’adoration du Saint-Sacrement est le repos, le rafraichissement, la joie.

Lettre à Mme Bondy, 19 janvier 1903

Adorer la sainte Hostie, ce devrait être le fond de la vie de tout humain.

Quelle joie immense, mon Dieu. Passer plus de quinze heures en ayant rien d’autre à faire que de te regarder et te dire :’Seigneur je t’aime !’ Oh, quelle douce joie !

Le fondement de l’amour, de l’adoration, c’est de se perdre, de s’abîmer en ce qu’on aime et de regarder le reste comme un néant

Je tache de faire au jour le jour la volonté de Jésus et suis dans une grande paix intérieure. Ne vous tourmentez pas de me voir seul, sans ami, sans secours spirituel : je ne souffre en rien de cette solitude, je la trouve très douce : j’ai le Saint-Sacrement, le meilleur des amis à qui parler jour et nuit…

Lettre à Mme de Bondy, 16 décembre 1905

L’adoration est la plus complète expression du parfait amour… C’est rendre grâce à Dieu de sa grande gloire, dans une admiration, une contemplation, un respect, un amour sans fin, c’est la fin pour laquelle nous sommes créés, ce sera notre vie dans le ciel, et c’est notre vie dans ce monde si nous agissons en êtres raisonnables.

Lettre à H. de Castries

La meilleure part, c’est la vie contemplative, la vie de prière, la vie qui se détache entièrement des choses matérielles pour ne s’occuper qu’à contempler Notre-Seigneur ; la vie où l’esprit, ne s’occupant jamais des choses terrestres, est tout entier plongé dans la pensée de Dieu, Le regardant, L’écoutant, Lui parlant sans cesse par le sentiment perpétuel de Sa présence et une oraison qui peut varier aux différents moments du jour, mais qui ne s’interrompt jamais ». 

En vous donnant ma présence dans le Tabernacle jusqu’à la fin des siècles, je vous fais un don infini… mais je vous en fais deux autres infinis aussi. Je me donne à vous en second lieu, pour être votre nourriture, et en troisième lieu, pour être offert pour vous en sacrifice à mon Père.

Pendant une retraite…

Face à face avec Jésus

Je suis dans la maison de Nazareth, entre Marie et Joseph, serré comme un petit frère contre mon Frère aîné Jésus, nuit et jour présent dans la Sainte Hostie.

Vous êtes, mon Seigneur Jésus, dans la sainte Eucharistie, vous êtes là, à un mètre de moi, dans ce tabernacle! Votre corps, votre âme, votre humanité, votre divinité, votre être tout entier est là, dans sa double nature ; que vous êtes près, mon Dieu, mon Sauveur, mon Jésus, mon Frère, mon Sauveur, mon Epoux, mon Bien-Aimé…

Vous n’étiez pas plus près de la Sainte Vierge, pendant les neuf mois qu’elle vous porta dans son sein, que vous l’êtes de moi quand vous venez sur ma langue dans la communion !

Vous n’étiez pas plus près de la Sainte Vierge et de saint Joseph dans la grotte de Bethléem, dans la maison de Nazareth, dans la fuite en Egypte, pendant tous les instants de cette divine vie de famille, que vous l’êtes de moi en ce moment et si, si souvent, dans ce tabernacle !

Sainte Madeleine n’était pas plus près de vous, assise à vos pieds à Béthanie que je le suis, au pied de cet autel ! Vous n’étiez pas plus près de vos Apôtres quand vous étiez assis au milieu d’eux, que vous êtes près de moi maintenant mon Dieu!…

Mon Créateur, mon Père, mon Bien-Aimé, Vous qui êtes là, à trois mètres de moi, sous l’apparence de cette Hostie, Vous êtes la beauté suprême; toute beauté créée, beauté de la nature, du ciel au coucher de soleil, de la mer unie comme une glace sous un ciel bleu, des forêts sombres, des jardins fleuris, des montagnes, des grands horizons, des déserts, des neiges et des glaciers, beauté d’une belle âme se reflétant sur un beau visage, beauté d’une belle action, d’une’ belle vie, d’une grande âme, toutes ces beautés ne sont que le plus pâle reflet de la Vôtre, mon Dieu. Tout ce qui a charmé mes yeux en ce monde, n’est que le plus pauvre, le plus humble reflet de votre beauté infinie!… Mon Dieu, daignez me donner ce sentiment continuel de Votre présence, de Votre présence en moi et autour de moi… et, en même temps, cet amour craintif qu’on éprouve en présence de ce qu’on aime passionnément, et qui fait qu’on se tient devant la personne aimée, sans pouvoir détacher d’elle les yeux, avec un grand désir et une volonté de faire tout ce qui lui plaît, tout ce qui est bon pour elle et une grande crainte de faire, dire ou penser quelque chose qui lui déplaise ou lui fasse du mal… En Vous, par Vous et pour Vous. Amen.

Notes à Nazareth, 1897

Que la position à genoux soit notre position la plus aimée et la plus fréquente dans la prière; d’abord pour nous conformer à l’exemple de Notre-Seigneur, puis parce que cette position est à la fois la plus amoureuse, la plus respectueuse, la plus humble.

Contemplations, textes inédits, Beauchesne, 1969, p. 61.

Contempler l’infini dans l’univers et la Sainte Hostie

Les voyages de notre âme vers le bon Dieu sont plus lointains que tous ceux de l’Océan, et tandis que les découvertes des marins sont limitées, comme ce globe, les découvertes de l’âme qui par l’oraison s’élève vers Dieu sont sans limites, car Dieu est infini. … Et les découvertes y sont toujours délicieuses, car tout ce qu’on entrevoit de Dieu est divinement beau. … Il y a plus de mystère dans le petit Tabernacle que dans le fond des mers et la surface des terres, et il y a plus de beauté que dans la création entière…

Nous voici aux portes de l’éternité. On s’y croit presque ici, en regardant ces deux infinis du grand ciel et du désert: vous qui aimez à voir se coucher le soleil qui en descendant chante la paix et la sérénité éternelles, vous aimeriez à regarder le ciel et les grands horizons de cette petite Fraternité. Mais le mieux, le vrai infini, la vraie paix est aux pieds du divin Tabernacle. Là, ce n’est plus en image, mais en réalité qu’est tout notre bien, notre amour, notre vie, notre tout, notre paix, notre béatitude : là est tout notre cœur et toute notre âme, notre temps et notre éternité, notre Tout.

Lettre à Mme de Bondy, le 4 février 1903

O mon Dieu, faites-moi cette grâce de ne voir que Vous, Vous dans les créatures ; de ne jamais m’arrêter à elles, de ne jamais voir la beauté matérielle ou spirituelle qui est en elles, comme quelque chose d’elles mais seulement comme quelque chose de Vous. Faites-moi percer les voiles, ne jamais rester à ce pauvre composé de néant et d’être si défaillant, si rien, mais, en tout l’être que je vois en une créature, passer au-dessus des apparences et voir, au-delà du pauvre composé, l’Être par essence, à qui l’être appartient tout entier et qui en a jeté une parcelle sur cette créature qui nous plaît.

Rayonnement Eucharistique

De son tabernacle, Jésus rayonnera sur ces contrées et attirera à Lui des adorateurs… Ma présence fait-elle quelque bien ici ? Si elle n’en fait pas, la présence du Saint-Sacrement en fait certainement beaucoup : Jésus ne peut être en un lieu sans rayonner.

Cœur Sacré de Jésus, merci de ce premier tabernacle en pays touareg. Cœur Sacré de Jésus, rayonnez du fond de ce tabernacle sur ce peuple qui vous adore sans vous connaître. Éclairez, dirigez, sauvez ces âmes que vous aimez.

Diaire, 8 juillet 1903

Cœur Sacré de Jésus, Merci de vous exposer à nos yeux, de vous donner à nous, de nous faire le don infini de votre présence, dans votre Sainte Hostie, sur le Saint Autel. Merci de vous donner, de vous présenter, de rester avec nous ainsi tout le jour, toute la nuit, à toute heure, toute notre vie, transformant notre vie, en une vie toute divine. Merci Cœur Sacré de Jésus de cet excès de bonté, de cet excès de bonheur !

Fécondité cachée

Charles vocation missionnaire est liée à une vocation eucharistique. Il va dans le Sahara pour :

faire le plus de bien qu’on puisse faire actuellement aux populations musulmanes si nombreuses et si délaissées, en apportant au milieu d’elles Jésus dans le Très Saint-Sacrement, comme la Très Sainte Vierge sanctifia Jean-Baptiste en apportant auprès de lui Jésus.

Lettre à Mme de Bondy, le 9 septembre 1901

Charles était certain dans la foi, que la présence de l’Eucharistie au milieu de cette terre musulmane, au milieu de tout groupe humain, a une puissance de sanctification, secrète et comme indépendante de la volonté et de l’attention du groupe. Il écrit : 

Je ne crois pas leur faire le plus grand bien (aux infidèles) que celui de leur apporter, comme Marie dans la maison de Jean lors de la Visitation, Jésus, le bien de biens, le sanctificateur suprême, Jésus, qui sera toujours présent parmi eux dans le Tabernacle… Jésus s’offrant chaque jour sur le saint autel pour leur conversion, Jésus les bénissant chaque soir au salut  : c’est là le bien des biens, notre Tout, Jésus.

“Dans la Sainte Eucharistie, – c’est aussi le sens de l’adoration perpétuelle -, nous entrons dans ce mouvement de l’amour d’où découle tout progrès intérieur et toute fécondité apostolique : ” Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes” (Jn 12, 32). (Jean-Paul II à Montmartre) 

Bien qu’il n’y ait pas eu de fruits visibles du vivant de Charles, après sa mort, plus de cent familles spirituelles fleuriront de part le monde, trouvant dans le témoignage de Charles leur inspiration… Voilà la fécondité eucharistique. En se mettant à l’école de Charles de Foucauld, entrons dans cette pauvreté où nous conduit l’Eucharistie. Lui qui est riche, se fait pauvre dans l’Eucharistie, pour nous revêtir de sa gloire et nous enrichir de sa grâce chaque fois que nous allons à lui dans l’adoration…

Vous me dites que je serai heureux, heureux du vrai bonheur, heureux au dernier jour… que tout misérable que je sois, je suis un palmier planté au bord des eaux vives, des eaux vives de la volonté divine, de l’amour divin, de la grâce… et que je donnerai du fruit en mon temps. Je me sens sans fruit : je suis converti depuis onze ans, qu’ai-je fait ? Quelles étaient les œuvres des saints et quelles sont les miennes ? Je me vois les mains vides de bien. Vous daignez me consoler. Vous daignez me consoler :… tu porteras du fruit en ton temps, me dites-vous… Quel est ce temps ? Notre temps à tous, c’est l’heure du jugement : Vous me promettez que si je persiste dans la bonne volonté et le combat, si pauvre que je me voie, j’aurai des fruits à cette dernière heure… Et vous ajoutez : tu seras un bel arbre à feuilles éternelles vertes, et toutes tes œuvres auront une fin prospère, toutes rapporteront leur fruit pour l’éternité. Mon Dieu, que Vous êtes bon, que Vous êtes divinement consolant”.

Mieux que quiconque le Père de Foucauld a eu conscience des abîmes de grâce contenus en puissance dans un Tabernacle, mais auxquels il faut un trait d’union avec le monde, auxquels il faut des gens livrés, qui en soient comme le fil conducteur, comme la prise de courant, comme le branchement sur toute la pauvre humanité. Et ces hommes sont meilleurs conducteurs de grâce dans la mesure où ils acceptent de reproduire en eux l’essentiel message évangélique que Notre Seigneur leur prêche dans l’Eucharistie. Si du cœur du Sahara il y a eu de telles décharges de grâce, si de telles ondes de charité ont été mises en branle à tel point que nous les percevons encore bouger autour de nous, c’est qu’un être humain tout entier avait accepté d’être possédé par le Christ de son tabernacle, de ne vivre qu’en fonction de lui, d’être pour ainsi dire le transmetteur de sa miséricorde. (Madeleine Delbrel)

Sainte Communion

Malgré sa perte de la foi à 16 ans, il se souviendra toujours de sa joie lors de sa première communion : 

Cette première communion, après une longue et bonne préparation, entourée de grâces et des encouragements de toute une famille chrétienne, sous les yeux des êtres que je chérissais le plus au monde afin que tout fût réuni en un jour, pour m’y faire goûter toutes les douceurs.

Après sa conversion, Charles de Foucauld part en Terre sainte en 1888. Il passe Noël à Bethléem. Voici sa méditation en action de grâce pour la communion de minuit, joie d’un si grand don, mais larmes devant son indignité, qu’il plonge dans sa confiance en Jésus :

Ai-je mieux à vous offrir qu’une grotte froide, obscure, souillée, habitée par le bœuf et l’âne, par la nature brutale, les pensées terrestres, les sentiments bas et grossiers. Hélas ! mon Dieu, je le reconnais, c’est là la triste hospitalité que je vous offre. Pardon, pardon, pardon, pardon d’avoir si peu travaillé à l’aide des grâces sans nombre que vous m’avez données pour faire de cette grotte de mon âme, où je savais que vous deviez entrer, une demeure moins indigne de vous ; une demeure chaude, claire, propre, ornée de votre pensée… Mais ce que je n’ai pas fait, faites-le, Seigneur Jésus ! Illuminez cette grotte de mon âme, ô divin soleil ! Réchauffez-la, purifiez-la… Vous êtes en elle, transformez-la par vos rayons…

Vous n’étiez pas plus près de la Sainte Vierge, pendant les neuf mois qu’elle vous porta dans son sein, que vous l’êtes de moi quand vous venez sur ma langue dans la communion !


Communauté de petits frères

L’oeuvre à laquelle, depuis longtemps, je vois que je dois consacrer ma vie est la formation de deux petites familles portant, l’une, le nom de « Petits Frères du Sacré Coeur de Jésus », l’autre, celui de «Petites Soeurs du Sacré-Coeur de Jésus», ayant toutes deux une même fin : la glorification de Dieu par l’imitation de la vie cachée de Jésus, par l’adoration perpétuelle de la Sainte Hostie, par la conversion du peuple infidèle; ayant toutes deux la même forme : de petites fraternités cloîtrées d’une vingtaine de Frères ou Soeurs, où, suivant la règle de Saint-Augustin et des constitutions particulières, avec des voeux solennels, quand la Sainte Eglise le permettra, dans l’amour, l’immolation, l’adoration, la supplication, le travail manuel, la pauvreté, l’abjection, le recueillement, le silence, on imitera le plus fidèlement possible la vie cachée de Jésus à Nazareth, on adorera perpétuellement le T. S. Sacrement, nuit et jour exposé, on vivra dans les contrées reculées des pays infidèles, pour porter Jésus là où Il est le moins, pour chercher avec Lui ses brebis les plus perfides, les plus délaissées. 

Lettre à Suzanne Perret, le 15 décembre 1904

Maintenant, il faut Lui élever un édifice spirituel autrement grand, autrement durable, un ordre de moines qui L’adorent nuit et jour dans la sainte Hostie exposée, étendent Sa présence, la multiplient et, au lieu d’un humble oratoire à Beni-Abbès, en élèvent un grand nombre d’où la sainte Eucharistie et le divin Cœur rayonnent, lumière du monde, sur beaucoup de régions infidèles, pendant des siècles. Voilà ce bien immense, infini, divin, de la sainte Hostie perpétuée et multipliée, en une longue série de temps et de lieux, avec son rayonnement de grâces pour le monde et de gloire pour Dieu !

Lettre à Mme de Bondy, 12 mai 1902

Sa règle précise qu’il s’agira

d’évangéliser non par la parole, mais par la présence du Saint-Sacrement.

Lettre au Compte Henri de Castries, 23 juin 1901

Ils doivent être « Sauveurs » par la présence du Très Saint-Sacrement et l’oblation du Saint Sacrifice, par l’imitation des vertus de Jésus, par la pénitence et la prière, par la bienfaisance et la charité; la charité doit rayonner des fraternités comme elle rayonne du Coeur de Jésus

Règlement des petits frères du Sacré-Coeur de Jésus

Aucun peuple ne me semblant plus abandonné que ceux-ci, j’ai sollicité et obtenu du Très Révérend Préfet apostolique du Sahara la permission de m’établir dans le Sahara algérien et d’y mener, dans la solitude, la clôture et le silence, dans le travail des mains et la sainte pauvreté, seul ou avec quelques prêtres ou laïcs, frères en Jésus, dans l’Adoration perpétuelle du Très Saint-Sacrement exposé, si le bon Dieu donne quelques Frères, une vie aussi conforme qu’on pourrait à la vie cachée du bien-aimé Jésus à Nazareth.

Lettre à Mgr Caron, 1905

Imitation de la vie cachée de Notre-Seigneur à Nazareth et adoration perpétuelle du Saint-Sacrement exposé, voilà en deux mots la vie des petits frères du Sacré-Coeur. En ajoutant qu’ils mènent cette vie surtout dans les pays de missions, on a tout dit. Tout le détail de leur vie découle de ces trois sources.

Règlement

Le Père de Foucauld veut devenir plus pauvre que les Trappistes : 

L’amour imite l’amour, veut la conformité à l’être aimé ; il tend à tout unir, les âmes dans les mêmes sentiments, tous les moments de l’existence par un genre de vie identique : c’est pourquoi je suis ici (à Nazareth). La Trappe me faisait monter, me faisait une vie d’étude, une vie honorée, c’est pourquoi je l’ai quittée, et j’ai embrassé ici l’existence humble et obscure du Dieu ouvrier de Nazareth.

A propos des « petits frères du Sacré-Cœur de Jésus » :

Leur vie doit être toute d’amour comme celle de Notre-Seigneur Jésus, et que son divin Cœur est le modèle des leurs et l’emblème de leur mission. Ils doivent être embrasés et enflammés. Faire régner Jésus et la Charité, c’est la mission des petits frères du Sacré-Cœur de Jésus.

Réglement

L’hospitalité et l’aumône données amoureusement à quiconque les demande, avec le respect, le bonheur et le zèle dûs à l’égard des membres de Notre-Seigneur Jésus : « Ce que vous faites à un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous le faites »… La règle d’éviter tout procès, toute discussion, tout ce qui peut porter atteinte à la charité qui doit régner entre tous les hommes, tous enfants du Père Céleste : « Je veux qu’ils soient un comme nous sommes un » ; la règle de céder de leurs droits et de se laisser dépouiller plutôt que de lutter et de se défendre, à l’exemple de leur divin Modèle qui dit : « Ne résistez pas au mal», et qui se laissa non seulement dépouiller, mais crucifier sans résistance.

Réglement