Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897)

Thérèse Martin, devenue au carmel de Lisieux Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, a réalisé dans sa courte vie le programme que lui traçait son nom de religieuse. Elle a voulu entrer dans l’esprit d’enfance de Jésus de Nazareth, en suivant sa « petite voie », et elle a rencontré le Christ de la Passion, qui devait l’introduire dans sa Pâque.

Le propre de l’amour est de s’abaisser… Pour que l’amour soit pleinement satisfait, il faut qu’il s’abaisse jusqu’au néant et transforme en feu ce néant.

Céline (8 ans) disait un jour : “Comment cela se fait-il que le bon Dieu peut être dans une si petite hostie ?” Thérèse (4 ans) répond alors : “Ce n’est pas étonnant puisque le bon Dieu est tout puissant”. – “ Qu’est ce que veut dire tout puissant ?” – “Mais c’est de faire tout ce qu’il veut !

O ma chérie, pense donc que Jésus est là dans le tabernacle exprès pour toi, pour toi seule, il brûle du désir d’entrer dans ton cœur…

Lettre de Thérèse à sa soeur, LT 92

“Mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de cœur” (Mt 11, 29). L’adoration eucharistique nous place à l’école du Cœur de Jésus, école de douceur, d’humilité et d’ardente charité. Thérèse savait trouver en l’Eucharistie le modèle de toutes les vertus à imiter. En méditant sur l’abaissement de Jésus dans l’humble Hostie, elle cherchait en retour toute occasion pour s’abaisser. En contemplant la manière dont Jésus se donne sans défense dans l’Eucharistie, elle apprenait à se donner au Seigneur et à ses sœurs de la même manière. Puisque Jésus se cache dans la petite Hostie, Thérèse voulait se cacher pour mieux ressembler à son Seigneur:

Vivre d’Amour, c’est vivre de ta vie, Roi glorieux, délice des élus.
Tu vis pour moi, caché dans une hostie
Je veux pour toi me cacher, ô Jésus !

A des amants, il faut la solitude, Un cœur à cœur qui dure nuit et jour
Ton seul regard fait ma béatitude, Je vis d’Amour !…

Mon doux Soleil de vie ; O mon Aimable Roi; C’est ta Divine Hostie; Petite comme moi…

Ô mon Bien-Aimé, sous le voile de la blanche Hostie que vous m’apparaissez doux et humble de cœur ! Pour m’enseigner l’humilité vous ne pouvez vous abaisser davantage, aussi je veux, afin de répondre à votre amour, désirer que mes sœurs me mettent toujours à la dernière place et bien me persuader que cette place est la mienne. Ô Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre !

Thérèse de Lisieux s’endormait souvent à l’église, pendant l’adoration.

Je devrais me désoler de dormir pendant mes oraisons et mes actions de grâce ; eh bien, je ne me désole pas… Je pense que les petits enfants plaisent autant à leurs parents lorsqu’ils dorment que lorsqu’ils sont éveillés, je pense que pour faire des opérations les médecins endorment leurs malades. Enfin je pense que le Seigneur voit notre fragilité, qu’Il se souvient que nous ne sommes que poussière.


Jésus est le “divin mendiant d’amour”

Ce n’est pas pour rester dans le ciboire d’or que Dieu descend chaque jour du Ciel, c’est afin de trouver un autre Ciel qui lui est infiniment plus cher que le premier, le Ciel de notre âme, faite à son image, le temple vivant de l’adorable Trinité !…

Un jour que Thérèse, proche de sa mort, vint à la Messe et communia, je (Mère Agnès) me mis à pleurer. Je la suivis dans sa cellule et je la verrai toujours, assise sur son petit banc et le dos appuyé sur la pauvre cloison de planches. Elle était exténuée et me regardait d’un air triste et si doux ! Mes larmes redoublèrent et devinant combien je la faisais souffrir, je lui en demandais pardon à genoux. Elle me répondit simplement : “Ce n’est pas trop souffrir pour gagner une Communion !…

Jésus mon Bien-Aimé, rappelle-toi ! 
Rappelle-toi que montant vers le Père
Tu ne pouvais nous laisser orphelins
Et te faisant prisonnier sur la terre
Tu sus voiler tous tes rayons divins
Mais l’ombre de ton voile est lumineuse et pure
Pain Vivant de la foi, Céleste Nourriture
O mystère d’amour !
Mon Pain de chaque jour
Jésus, c’est Toi!…

Mon Ciel, il est caché dans la petite Hostie

Oh Jésus, mon Époux, se voile par amour

A ce Foyer Divin je vais puiser la vie

Et là mon Doux Sauveur m’écoute nuit et jour

Oh ! quel heureux instant lorsque dans ta tendresse

Tu viens, mon Bien-Aimé, me transformer en toi

Cette union d’amour, cette ineffable ivresse

Voilà mon Ciel à moi !…

Quelle joie de semer des fleurs sous les pas du bon Dieu! Mais avant de les y laisser tomber, je les lançais le plus haut que je pouvais et je n’étais jamais aussi heureuse qu’en voyant mes roses effeuillées toucher l’Ostensoir sacré.

Aigle Éternel, Tu veux me nourrir de ta divine substance, moi, pauvre petit être, qui rentrerait dans le néant si Ton divin regard ne me donnait la vie à chaque instant… Ô Jésus ! Laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie.

Ms B, p 231